Le pain de seigle valaisan, une tradition ancestrale bientôt inscrite à l’Unesco?
Le pain de seigle valaisan aurait pu perdre son AOP. En cause, non pas la matière première, mais les infrastructures pour la transformer. Le dernier moulin valaisan permettant ce processus avait fermé ses portes en juillet 2024. Or, pour que le pain obtienne l’AOP, le seigle doit être cultivé et moulu en Valais. Un an plus tard, ce produit n’a plus à craindre pour son appellation d’origine protégée. Début juillet, un moulin flambant neuf, propriété du Groupe Minoteries SA, a été inauguré, à Riddes. De quoi sauver une tradition ancestrale.
Rond au fond plat et à l’aspect craquelé, avec sa couleur brun-gris, le pain de seigle est reconnaissable entre mille… depuis des siècles. Les premières traces écrites de sa production, en Valais, remontent à 1209. Cette tradition a donc plus de huit cents ans. «Et certainement un peu plus…» souligne Brigitte Gabbud, la directrice de l’interprofession du pain de seigle valaisan AOP. S’il est aujourd’hui impossible de le prouver, plusieurs éléments viennent attester cette supposition. Le seigle poussait en Europe déjà à l’âge du bronze. Et sa panification est attestée dès l’époque romaine. Pourquoi serait-ce différent en Valais?