une reconnaissance de la Palestine, sauf si Israël prend certains engagements

Le premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mardi 29 juillet que son pays reconnaîtrait l’État de Palestine en septembre, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée.
« Je peux confirmer que le Royaume-Uni reconnaîtra l’État de Palestine d’ici à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, à moins que le gouvernement israélien ne prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la situation épouvantable à Gaza, convienne d’un cessez-le-feu et s’engage dans une paix durable et à long terme, ravivant la perspective d’une solution à deux États », a déclaré le dirigeant travailliste. Il demande aussi à Israël de « permettre aux Nations unies de reprendre la fourniture d’aide et de s’engager à ce qu’il n’y ait pas d’annexions en Cisjordanie ».
La pression s’est intensifiée ces derniers jours sur le dirigeant britannique, après l’annonce d’Emmanuel Macron jeudi que la France allait reconnaître un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, devenant ainsi le premier pays du G7 à le faire.
« J’ai toujours dit que nous reconnaîtrions un État palestinien comme une contribution à un véritable processus de paix, au moment où cela aurait le plus d’impact pour une solution à deux États. Maintenant que cette solution est menacée, c’est le moment d’agir », a poursuivi Keir Starmer à l’issue d’une réunion de son cabinet, qu’il avait rappelé mardi en urgence. Il exige du Hamas la libération des otages restants ainsi que sa démilitarisation totale, afin qu’il « ne joue plus aucun rôle clé » dans le territoire palestinien.
La veille, le président américain Donald Trump s’était abstenu de toute critique à propos d’une éventuelle reconnaissance, lors d’une conférence de presse dans son complexe de golf de Turnberry, en Écosse.
Quand les journalistes lui avaient demandé si Keir Starmer devait céder à la pression croissante des députés britanniques et reconnaître l’État de Palestine comme la France, Trump avait simplement déclaré : « Je ne vais pas prendre position, ça ne me dérange pas que lui (Starmer) le fasse ».
« Droit inaliénable »
Au moins 142 des 193 États membres de l’ONU, dont la France, reconnaissent l’État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Plus d’un tiers des députés britanniques avaient exhorté Keir Starmer à emboîter le pas à Macron dans une lettre publiée vendredi.
« La reconnaissance de l’État palestinien est une question de’“quand’“ et non de “si “», avait indiqué mardi un porte-parole de Downing Street, quelques heures avant cette annonce, ajoutant que le premier ministre cherchait « une route durable vers une solution à deux États ».
Lors de sa visite d’État au Royaume-Uni le 10 juillet, Emmanuel Macron avait appelé Keir Starmer à une reconnaissance commune de la Palestine, soulignant « la nécessité d’unir nos voix à Paris, à Londres et partout ailleurs », avant de se résoudre à faire l’annonce en solitaire quinze jours plus tard. « Ensemble (…) nous enrayons le cycle infini de la violence et rouvrons la perspective de la paix » dans la région, a salué le ministre français des affaires étrangères Jean-Noël Barrot peu après l’annonce de Keir Starmer.
Le Labour, revenu au pouvoir au Royaume-Uni il y a un an après sa victoire aux élections législatives, s’était engagé dans son programme de campagne à « reconnaître un État palestinien comme contribution à un processus de paix renouvelé aboutissant à une solution à deux États ».
En mai 2024, l’Irlande, l’Espagne et la Norvège, rejointes un mois plus tard par la Slovénie, avaient déjà franchi le pas en Europe. Quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés à Gaza par Israël depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
Un organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU a affirmé mardi que le « pire scénario de famine est en cours à Gaza », et Israël fait l’objet d’une pression croissante à l’échelle mondiale pour mettre fin à ces souffrances.