Malgré la date, plus propice aux vacances, le lieu (Salt Lake City) et l’horaire (14h, heure de l’Utah), Murat Yakin pouvait quasiment aligner sa meilleure équipe. Seul regret: une énième blessure de Denis Zakaria qui empêche depuis près d’un an le sélectionneur de tester le Genevois en défense centrale. Zakaria était remplacé par Aurèle Amenda dans une défense à trois, avec Manuel Akanji et Ricardo Rodriguez. Pour le reste, Vincent Sierro complétait le duo immuable Granit Xhaka-Remo Freuler à mi-terrain et Fabien Rieder secondait Breel Embolo aux avants-postes.
Moins de cadres, moins de maîtrise
Un tacle d’Amenda à 20 m du but de Kobel permettait à Rodriguez de donner une longue passe tendue (du pied droit) vers Embolo. L’avant-centre de Monaco dribblait le gardien mexicain, fixait un défenseur revenu à la rescousse et plaçait tranquillement le ballon dans le coin droit du but, une cage d’entraînement posée (et non plantée) sur ce stade ordinairement dédié au football américain (20e 1-0).
Dan Ndoye manquait de doubler la marque après avoir chipé le ballon dans les pieds de Lara. Les Mexicains profitaient ensuite d’un relâchement helvétique pour se procurer coup sur coup deux grosses occasions, par Santiago Gimenez et Cesar Montes (29e et 30e), deux fois seuls devant Gregor Kobel qui intervenait à chaque fois efficacement. La Nati comprenait le danger et finissait mieux, Sierro trouvant même la barre transversale sur une tentative de lob (34e).
La seconde mi-temps était plus favorable aux Mexicains, notamment parce que Yakin faisait rapidement reposer ses cadres, Xhaka et Rodriguez à la pause, Akanji et Embolo à l’heure de jeu. Le sélectionneur mexicain, Javier Aguirre, avait lui fait le choix inverse et incorporait ses leaders. Gimenez égalisait de la tête à la 51e minute, à la conclusion d’une action – au départ une touche helvétique à vingt mètres des buts de Kobel – sur laquelle la Suisse perdait trois fois de suite le contrôle du ballon.
Quatre buts des joueurs offensifs
La seconde mi-temps était l’occasion d’observer Ardon Jashari, 22 ans, entré en lieu et place de son modèle Granit Xhaka. Même poste, même attitude de patron, même volonté d’être au coeur du jeu, de toucher tous les ballons et de chercher souvent la verticalité. C’était souvent payant face à une défense mexicaine souvent empruntée chaque fois qu’elle était pressée.
Le but du 2-1 par Zeki Amdouni, inscrit à la 64e minute, n’aurait jamais dû être validé: le buteur comme trois autres Suisses étaient hors jeu sur le premier tir de Jashari, qui avait lui-même récupéré un coup-franc contré. La Suisse profitait en l’occurence de l’absence de la VAR, et sans doute d’un trio arbitral à la hauteur d’un match international. Sept minutes plus tard, Amdouni interceptait une relance du gardien mexicain, Rieder décalait Ndoye, qui marquait du pied gauche (71e 3-1).
La réduction rapide du score par les Mexicains, revenus à 3-2 à la 75e (Sepulveda), confirmait les difficultés d’Amenda à défendre sur les ballons dans son dos. Et celles de la réalisation TV américaine, qui manquait son deuxième but de suite à vouloir diffuser des ralentis pendant le déroulement d’une action. Les Mexicains poussaient mais encaissaient un dernier but: une récupération/passe à une touche de Lucas Blondel, entré quelques minutes plus tôt, envoyait Fabien Rieder seul dans l’axe. Le Bernois voyait son tir contré, ce qui lui donnait une trajectoire fatale au gardien mexicain (90e 4-2).
L’équipe de Suisse jouera un second match amical dans la nuit de mardi à mercredi à Nashville, Tennessee.
