G-F1D83FRJTE
Trendy Topics

Une ferme bloquée en Haute-Savoie après un nouveau cas de maladie bovine

Des militants de la Confédération paysanne se sont rassemblés pour bloquer l’accès et empêcher l’abattage des animaux d’une exploitation agricole de Rumilly (Haute-Savoie), où un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) s’est déclaré, a-t-on appris mercredi. Il s’agit du sixième foyer en Haute-Savoie de cette maladie affectant les bovins mais non transmissible à l’humain, a indiqué la préfecture dans un communiqué tard mardi.

«Tant que la transmission de la maladie reste localisée autour des premiers foyers, la stratégie d’éradication du virus est la seule qui permette d’éviter une contagion large qui menacerait toute la filière bovine. Elle passe par un abattage rapide et total des troupeaux et une stricte interdiction des déplacements des bovins», soulignent les services de l’Etat.

Mais comme à Entrelacs (Savoie), où un éleveur également touché par la maladie refuse depuis près d’une semaine de faire euthanasier ses bêtes et a bénéficié d’un fort appui local, plusieurs dizaines de militants de la Confédération paysanne ainsi que d’autres éleveurs, des élus et des habitants, se sont rassemblés dans la nuit de mardi à mercredi pour bloquer physiquement l’accès à l’exploitation de Rumilly, a indiqué à l’AFP la porte-parole de la Confédération paysanne Fanny Métrat. Selon elle, la ferme touchée à Rumilly fait également du maraîchage et compte une quarantaine de «magnifiques» vaches de race abondance. La génisse qui présentait des symptômes a déjà été euthanasiée.

Lire aussi: «On s’attend à ramasser des cadavres à la pelle»: la France confrontée à une explosion des cas de fièvre catarrhale ovine

«L’abattage total n’est pas du tout une solution»

«Comment est-ce possible de préconiser l’abattage total d’un troupeau quand ce n’est pas transmissible à l’humain?», s’est indignée Fanny Métrat, elle-même éleveuse de brebis en Ardèche, appelant la ministre de l’Agriculture Annie Genevard à venir en personne «regarder, tenir tête aux éleveurs et éleveuses qui sont menacés». «On a vu ce qui s’était passé en Grèce, dans les Balkans, on sait très bien que l’abattage total, ce n’est pas du tout une solution, que la maladie se propage quand même, et qu’en fait, par contre, ce sont des vies broyées, sacrifiées, et ça, ce n’est pas tenable», a-t-elle déclaré.

Selon Fanny Métrat, cette mobilisation est appelée à durer. «L’idée, c’est vraiment sur les deux fermes de rester tant qu’il faudra, et je pense aussi de faire boule de neige», a-t-elle dit. Les éleveurs ont également reçu le soutien de la Coordination rurale et de la France insoumise, dont la cheffe des députés Mathilde Panot a envoyé mercredi une lettre à la ministre de l’Agriculture pour dénoncer des «recommandations et protocoles […] disproportionnés et contre-productifs». «Nous craignons que la violence de l’abattage total comme réponse systématique ne crée un rejet compréhensible des protocoles sanitaires par les éleveurs et éleveuses», fait-elle valoir dans son courrier.

Vigilance de rigueur

Un cas de dermatose nodulaire contagieuse a été confirmé pour la première fois en France dans un élevage bovin situé dans le département de la Savoie le 29 juin dernier. En raison de la proximité géographique, Genève se trouve dans la zone de surveillance mise en place par la France, précisait le canton dans un communiqué.

«La France a mis en place autour de l’élevage concerné une zone de protection de 20 km et une zone de surveillance d’un rayon de 50 km. […] A l’intérieur de cette zone, des contrôles vétérinaires renforcés ainsi que des restrictions aux mouvements d’animaux sont appliqués dès à présent. Les éleveurs sont invités à faire preuve de la plus grande vigilance vis-à-vis d’apparition de signes cliniques évocateurs de la maladie comme des nodules sur la peau, de la fièvre ou une forte baisse de la production», a encore détaillé le canton de Genève.

Lire aussi: Les éleveurs suisses aux prises avec une nouvelle épizootie de maladie de la langue bleue

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button