Un attentat dans une église fait au moins 22 morts à Damas, les autorités syriennes désignent l’EI
Devant l’église, Umm George, en larmes, cherche son fils, qui faisait partie des fidèles quand l’homme armé est entré. «Mon fils priait dans cette église», dit-elle. «J’ai essayé de l’appeler mais son téléphone portable est hors service et je n’ai pas réussi à le trouver.» «J’ai peur de ne plus jamais entendre sa voix», souffle-t-elle. Des correspondants de l’AFP ont vu les secouristes évacuer des fidèles de l’église, où des débris de bois et des icônes étaient éparpillés au sol, couvert de sang.
Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, cité par l’agence de presse Sana, l’attentat a fait 22 morts et 63 blessés.
Condamnations internationales
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a exprimé «son indignation» et appelé les autorités à mener une enquête approfondie.
La France a condamné un «attentat terroriste abject» et rappelé «son engagement en faveur d’une transition en Syrie qui permette aux Syriens et aux Syriennes, quelle que soit leur confession, de vivre en paix et en sécurité dans une Syrie libre, unie, plurielle, prospère, stable et souveraine».
L’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a dénoncé «un acte de lâcheté» qui n’a pas sa place «dans la nouvelle société de tolérance et d’inclusion que les Syriens sont en train de tisser».
La diplomatie turque, proche des nouvelles autorités syriennes, a dénoncé une «attaque perfide» visant à «semer le chaos».
La «responsabilité» des autorités syriennes mise en cause
Pour le ministère syrien des Affaires étrangères, «cet acte criminel qui a pris pour cible des fidèles chrétiens est une tentative désespérée de saper la coexistence nationale et de déstabiliser le pays».
Mais le patriarcat orthodoxe de Damas a exhorté les nouvelles autorités islamistes à «assumer l’entière responsabilité» de l’attentat, les pressant d’assurer «l’inviolabilité des églises et la protection de tous les ressortissants» du pays.
Pour le ministre de l’Intérieur Anas Khattab, «ces actes terroristes n’arrêteront pas les efforts de l’Etat syrien pour parvenir à la paix civile». Anas Khattab avait déclaré récemment que le groupe EI avait opté pour «des attaques précises contre des cibles stratégiques» et annoncé que des tentatives d’attentat du groupe djihadiste sunnite contre les communautés chrétienne et musulmane chiite avaient été déjouées. En mai, il avait revendiqué sa première attaque contre les nouvelles forces gouvernementales syriennes.
Ces dernières avaient alors dit avoir arrêté des membres d’une cellule de l’EI près de Damas, accusés de préparer des attaques, tandis qu’une autre opération à Alep, dans le Nord, s’était soldée par la mort d’un agent de sécurité et de trois membres de l’organisation djihadiste.