Sur la piste improbable et irrésistible des Kamanga Kings, groupe d’afro-jazz né de l’imagination du romancier Jamal Mahjoub
Une débordante et irrésistible envie de danser s’empare de nous à la lecture du nouveau roman de l’Anglo-Soudanais Jamal Mahjoub. Les Kamanga Kings est en effet une épopée drôle et joyeuse, vibrant au rythme contagieux de l’afro-jazz. Sortis de l’imagination du romancier, les Kamanga Kings ont connu leur heure de gloire dans les années 1970, enflammé les esprits, soudé une nation, enfiévré le public de leurs concerts, avant de passer de mode, comme les coupes afros et les pantalons pattes d’éléphant, et de sombrer dans l’oubli.
Le narrateur, Rushdy, a reçu en legs à la mort de son père, membre fondateur de l’ensemble, alors qu’il n’était qu’un enfant de 9 ans, une vieille trompette cabossée et la légende des Kamanga Kings. Sa vie s’écoule tranquillement et sans illusions. Professeur le matin dans une école de Khartoum fréquentée par des enfants de fonctionnaires du régime, sans espoir de leur transmettre quoi que ce soit, tout occupé qu’il est à tenter de les empêcher de s’entretuer. Le soir, il se consacre aux répétitions de musique avec son inséparable ami Hisham sur fond de vieux enregistrements des Kings ou de standards de jazz, dans une épaisse fumée de joints.