Sur la frontière symbolique de Finges, les derniers travaux de l’autoroute du Haut-Valais débutent… lentement
L’interminable chantier de l’autoroute A9 devrait trouver son épilogue dans plus d’une dizaine d’années. Dernier secteur du projet, la traversée du parc naturel de Pfyn-Finges incarne les difficultés qui ont miné ces travaux sensibles. Eloge de la lenteur valaisanne
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Un peu partout, comme des centaines d’épingles piquées dans la terre, des petits drapeaux bleus, jaunes ou rouges constellent le sol décapé. Ils marquent les endroits où les détecteurs de métaux ont réagi. Le plus souvent, ce sont des balles de plombs qui sont enfouies. Les plus gros calibres sont français, les plus petits, très variés, haut-valaisans. Depuis l’an dernier, les archéologues étudient le site de la bataille de Finges, qui a opposé francophones et germanophones en mai 1799, au moment où le Valais était le Département du Simplon de Napoléon. Pour le responsable du chantier, Valentin Chevassu, «parmi d’autres, les événements de la fin du XVIIIe siècle ont sans doute contribué à fixer la limite linguistique».
Les historiens s’accordent à dire que les francophones ont remporté la victoire en attaquant les Haut-Valaisans par surprise, à la faveur de la nuit. Des centaines de personnes y ont perdu la vie. Ces derniers mois, sous les terres agricoles, une quinzaine de squelettes ont d’ailleurs été retrouvés. Combattants ensevelis à la hâte dans les jours qui ont suivi les combats, ils portaient des vêtements civils. Ils étaient miliciens vaudois ou rebelles haut-valaisans. Parmi eux se trouvait un homme qui portait un bandeau de soie autour du cou, peut-être un officier. Pour une fois, les techniciens ne fouillent pas ce gigantesque site de 20 hectares dans l’urgence. Valentin Chevassu acquiesce: «Nous avons eu plus de temps que d’habitude.»
