Carouge brille puis s’étiole et Bâle finit par passer l’épaule
Le FC Bâle s’est qualifié pour les demi-finales de la Coupe de Suisse en battant Etoile Carouge 1-3 (0-0), mercredi soir à la Fontenette. A priori, rien d’illogique: Bâle est co-leader de Super League, Carouge troisième de Challenge League, et Fabio Celestini, l’entraîneur bâlois, avait aligné sa meilleure équipe autour de Xherdan Shaqiri, signe de la détermination des Rhénans à ne pas prendre l’adversaire à la légère. Le score – 3-1 pour Bâle – semble indiquer un match sérieux où la loi du plus fort, du plus maître, a prévalu. Sauf que le score ne dit rien d’autre du match que son résultat final.
Etoile Carouge, qui avait ouvert le score sur une superbe frappe enroulée d’Oscar Correia à la 55e minute et qui menait encore 1-0 à huit minutes de la fin, a encaissé trois buts en cinq minutes, de la 83e à la 87e minute. La fatigue semble en être la cause principale, car Bâle ne s’était pas rué à l’attaque et, hormis le dernier but (une erreur de relance du défenseur Mathis Magnin), aucun n’est venu d’une situation qui paraissait dangereuse.
Les Bâlois n’ont jamais montré qu’ils étaient supérieurs
La thèse généralement avancée en ce genre de circonstance, avec la dose de fatalisme qui convient, consiste à dire que l’expérience a payé. Que «c’est ça le haut niveau». Certes, Kevin Carlos, auteur des deuxième et troisième but bâlois, n’a pas manqué les deux seules réelles opportunités qui se sont offertes à lui. Mais Xherdan Shaqiri a manqué un pénalty – ou plutôt le gardien Signori Antonio l’a arrêté – alors qu’il avait l’occasion de briser l’élan genevois en début de deuxième mi-temps. Le réalisme du haut niveau, ça aurait été de mettre la main sur le match à ce moment-là. Côté carougeois, on regrettera peut-être un tir d’Usman Simbakoli, prêté le mois dernier par Servette, bien stoppé par le gardien Mirko Salvi en fin de première mi-temps, et une balle de contre qui échut à Luca Sestito, entré quelques secondes auparavant (80e).
Les Bâlois n’ont jamais montré qu’ils étaient supérieurs, que ce soit individuellement ou collectivement. Ils ont souvent été dépassés par le rythme, l’envie et l’aisance technique de leurs adversaires. On reconnaît là la patte technique de leur entraîneur Adrian Ursea, d’assez loin le meilleur entraîneur dans le canton de Genève. Jeu au sol, redoublement de passes, ailiers collés à la ligne de touche, les Carougeois ont exploité au mieux toute la largeur de leur terrain synthétique. Ils s’exposaient ainsi au pressing adverse mais s’en sortaient le plus souvent avec maîtrise et sang-froid.
Dans l’axe du jeu, le capitaine Aurélien Chapuis a éclipsé Shaqiri par ses qualités de stratège. Après Lausanne, qualifié aux tirs au but à Bellinzone, et alors que Lugano peinait mercredi soir sur le terrain du FC Bienne, les quarts de finale de la Coupe de Suisse ont confirmé le niveau médiocre de la Super League, où quatre clubs sont actuellement co-leaders, dont trois qui ont déjà perdu sept fois. Mercredi soir à la Fontenette, Bâle n’est pas passé loin d’une huitième défaite. Elle n’aurait pas été illogique.