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En direct, guerre commerciale – «Donald, c’est vraiment stupide ce que tu fais», lance le premier ministre canadien Justin Trudeau

Donald Trump s’adresse au Congrès dans un discours ultra-scruté

Le président américain prononce un discours devant les deux chambres du Congrès pour la première fois depuis son retour à la Maison-Blanche. «Il y trouvera des élus d’opposition qu’il a mis dans un état de colère rarement atteint dans l’histoire récente. Ce qui pourrait donner lieu à un événement tendu et acrimonieux», prévient le Washington Post.

25% sur les voitures importées… Mais qu’est-ce qu’une voiture «made in US»?

C’est la drôle de question que se pose le New York Times mardi après l’instauration des droits de douane qui frappe de plein fouet le secteur automobile. Car si un véhicule est considéré comme importé lorsqu’il est expédié aux États-Unis après assemblage final dans un autre pays, «il est de plus en plus difficile de distinguer les véhicules fabriqués aux États-Unis de ceux importés» en raison de la complexité croissante des chaînes d’approvisionnement, expose le quotidien.

Exemple: la Toyota RAV4. La plupart des RAV4 vendus aux États-Unis sont fabriqués au Canada, mais utilisent des moteurs et des transmissions fabriqués aux États-Unis. Expédiée vers le nord, la charpente de la voiture est complétée au Canada et renvoyée. «Bien que le RAV4 soit techniquement importé du Canada, environ 70% des composants du véhicule – mesurés en fonction de leur valeur – proviennent des États-Unis, selon la National Highway Traffic Safety Administration», relève le NYT.

© BILL PUGLIANO / Getty Images via AFP

© BILL PUGLIANO / Getty Images via AFP

A l’inverse, certains véhicules sont assemblés aux Etats-Unis, mais à partir de pièces fabriquées à l’étranger. Ainsi, la SUV Nissan Rogue est considérée comme un véhicule produit aux États-Unis, mais seulement 25% de son contenu provient des États-Unis. «Le moteur de la version 2024 vient du Japon et sa transmission du Mexique», souligne toujours le journal de la Grande Pomme.

Dans un tel contexte l’incertitude règle. «L’administration Trump n’a pas encore précisé comment les tarifs seraient appliqués aux composants tels que les moteurs qui ont été expédiés de l’autre côté de la frontière puis renvoyés aux États-Unis dans le cadre de véhicules terminés», note le journal.

Droits de douane ou non, la Chine vise une croissance d’«environ 5%» en 2025

Selon un rapport d’activité officiel, consulté par l’AFP mercredi, la Chine vise une croissance économique d’«environ 5%» ainsi qu’une inflation de 2% en 2025. Ces objectifs sont identiques à ceux de l’année dernière, malgré la crise de la dette du secteur immobilier, un chômage élevé et une consommation atone – sur fond de hausse des droits de douane américains. Le pays prévoit par ailleurs de créer 12 millions d’emplois urbains.

Un «coup d’arrêt brutal à la mondialisation»

L’agence AFP cite brièvement deux experts sur la crise des tarifs douaniers. Paul Ashworth, analyste de Capital Economics, estime que ce niveau de taxation sur les importations américaines est «le plus élevé depuis la fin des années 1940» et met «un coup d’arrêt brutal à la mondialisation entamée dans l’après-guerre».

Sam Stovall, du cabinet d’investisseurs CFRA, renchérit: «Les investisseurs sont très inquiets de l’inflation et du ralentissement de l’économie américaine ou mondiale, car ils ne s’attendent pas à ce que les droits de douane soient unilatéraux.»

Une mesure qui ferait long feu?

Nos confrères du Devoir auront-ils eu le dernier mot avant l’heure? Alors que circule l’idée que les tarifs contre le Canada et le Mexique pourraient être abaissés demain (lire juste plus bas), Le Devoir a cité il y a quelques heures Pedro Antunes, économiste en chef du Conference Board of Canada, lequel tranche:

On n’y croit pas. C’est tellement une politique néfaste non seulement pour le Canada, mais aussi pour les Etats-Unis, qu’on ne peut pas croire que ça va durer

Un accord avec le Mexique et le Canada mercredi?

Le Journal de Montréal signale un message du secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, lequel laisse entendre que la crise des taxes douanières pourrait déjà retomber demain mercredi.

A Fox Business, Howard Lutnick a indiqué avoir «échangé au téléphone avec les Canadiens et les Mexicains toute la journée» avant d’ajouter: «Le président [Donald Trump] est à l’écoute. Je pense qu’il finira par trouver une solution avec eux.»

Taper là où ça fait mal: la gnôle

Nous consacrons trois petits chapitres aux ripostes dans les provinces canadiennes, qui peuvent renchérir sur l’Etat fédéral (lire plus bas, le cas du Québec).

Un angle d’attaque très largement cité ce mardi soir (heure suisse) est l’alcool. On apprend ainsi qu’en Colombie-Britannique, la province de Vancouver qui surplombe l’Etat américain de Washington puis la bande Oregon-Californie, le premier ministre David Eby a ordonné que les boissons alcoolisées provenant des Etats américains représentés majoritairement par les républicains soient retirées des magasins d’alcool. «La province va aussi arrêter de s’approvisionner auprès d’entreprises américaines», indique Radio-Canada.

Déploiement d'un immense drapeau national sur le bâtiment du législatif du Manitoba, à Winnipeg, 4 mars 2025. — © Steve Lambert / keystone-sda.ch

Déploiement d’un immense drapeau national sur le bâtiment du législatif du Manitoba, à Winnipeg, 4 mars 2025. — © Steve Lambert / keystone-sda.ch

Dans le Manitoba, c’est plus catégorique: tout alcool américain est banni «des tablettes» (les rayons).

Même vigueur dans la grande province francophone, où la Société des alcools du Québec «retirera l’entièreté des produits américains de ses tablettes». Le gouvernement exige de cette Société de «cesser de fournir en boissons alcooliques américaines les épiceries, les agences, les bars et les restaurants».

Le Québec frappe fort (1)

Au Canada, les provinces peuvent renchérir sur les répliques décrétées par Ottawa après le coup de massue amércain.

Le Québec a bien préparé sa riposte. Outre une pénalité assez forte pour les entreprises américaines qui convoiteraient des marchés publics (lire ci-dessous), la province a annoncé ce mardi qu’elle prévoit des montants importants pour soutenir ses entreprise du secteur manufacturier (secondaire, et possiblement le primaire aussi).

Un nouveau programme viendra en aide en offrant un soutien pouvant aller jusqu’à 50 millions de dollars par entreprise (30 millions CHF).

«Ces aides prendront la forme de prêts ayant un terme maximal de sept ans avec un moratoire de remboursement allant jusqu’à 24 mois», indique le communiqué.

Le Québec frappe fort (2)

Radio-Canada nous informe encore que la riposte est aussi vigoureuse au Québec s’agissant des entreprises américaines. Le gouvernement de la province décide d’imposer, dès maintenant, des pénalités allant jusqu’à 25% «aux soumissions des entreprises américaines qui participent aux appels d’offres publics sans avoir d’établissements au Québec ou chez ses partenaires commerciaux».

Quels pourraient être les prochains pays ciblés par Donald Trump et ses tarifs douaniers?

La liste des pays avec lesquels les Etats-Unis entretiennent un déficit commercial est longue. Outre ses trois principaux partenaires commerciaux – Canada, Mexique et Chine –, le pays de l’Oncle Sam présente également des déficits importants supérieurs à 74 milliards de dollars avec le Japon et l’Allemagne.

La Suisse n’est pas en reste, avec une balance commerciale largement déficitaire du point de vue américain, dépassant 23 milliards de dollars en 2022. En valeur, la Suisse exporte 1,6 fois plus vers les Etats-Unis qu’elle n’importe.

Un cas particulièrement frappant est celui du Vietnam, avec lequel les Etats-Unis accusent un déficit bilatéral de plus de 124 milliards de dollars en 2022 – soit un déséquilibre commercial bien plus large qu’avec le Canada voisin (91 milliards). Ce fossé commercial surprenant avec cette nation d’Asie du Sud-Est s’explique, selon les économistes, dont le Ministère de l’économie français, par la mise en place de schémas de contournement des droits de douane sur les produits en provenance de Chine instaurés lors du premier mandat de Trump en 2018-2019. Autrement dit, plutôt que de générer les recettes espérées, l’imposition de barrières douanières élevées a surtout donné lieu à un jeu de cache-cache entre Washington et les entreprises, qui multiplient les stratégies pour minimiser leur exposition aux taxes.

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Donald Trump promet l’escalade sur les taxes

Le président américain récidive. Sur son réseau social, il s’adresse à nouveau au premier ministre canadien Justin Trudeau en écrivant «gouverneur Trudeau», – son titre si le pays était rattaché aux Etats-Unis comme Donald Trump l’évoque sans cesse. Il y a moins de deux heures (lire juste plus bas), Justin Trudeau a accusé le président américain de vouloir couler le Canada «pour pouvoir parler d’annexion».

Le message de Donald Trump n’apaisera guère le paysage, puisqu’il promet l’escalade:

Lorsqu’il [Justin Trudeau] répliquera par un droit de douane sur les Etats-Unis, nos droits de douane réciproques augmenteront immédiatement dans la même proportion

tonne le dirigeant américain.

Justin Trudeau s’exprime après le coup de massue des 25%

Le premier ministre, démissionnaire, du Canada donne un point de presse après l’annonce, pendant la nuit (heure suisse) de l’introduction des tarifs de douane de 25%, décision qu’il qualifie de «stupide» et que «rien ne justifie». Le président américain ouvre bien «une guerre commerciale».

Au fond, juge le premier ministre, Donald Trump veut «faire chuter l’économie canadienne pour pouvoir ensuite parler d’annexion».

Dans ce contexte, résume ensuite l’agence AFP, «je ne sais pas quelle négociation on pourrait entamer» avec les Etats-Unis, renchérit Justin Trudeau, lequel ajoute que le prétexte du fentanyl, avancé par l’Américain pour justifier l’imposition de droits de douane sur les produits canadiens, est «complètement bidon, complètement injustifié».

La réplique du Mexique à ces taxes «offensantes» sera dévoilée dimanche

La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum s’est exprimée ce mardi dans l’après-midi (heure suisse). Elle annonce des représailles «douanières et non-douanières» à la décision de Donald Trump de taxer à 25% les importations mexicaines.

Il n’y a pas de motif, de raison ni de justification à l’appui de cette décision qui affectera nos peuples et nos nations

affirme-t-elle.

Claudia Sheinbaum au Palais national à Mexico, 4 mars 2025. — © ALFREDO ESTRELLA / AFP

Claudia Sheinbaum au Palais national à Mexico, 4 mars 2025. — © ALFREDO ESTRELLA / AFP

L’imposition de droits de douane sur les importations en provenance du Mexique, premier partenaire global des Etats-Unis, est une décision «offensante, diffamatoire et sans fondement», fustige encore Claudia Sheinbaum, dont une partie du gouvernement a négocié la semaine dernière à Washington avec l’administration Trump.

La présidente devrait préciser dimanche ces mesures de représailles envers Washington lors d’une réunion publique sur la place centrale du Zocalo à Mexico.

Les Etats-Unis enregistrent un déficit commercial chronique

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Le graphique illustre la balance commerciale des différents pays en fonction de la valeur de leurs exportations. Il met en évidence le rôle prépondérant des Etats-Unis et de la Chine dans le commerce mondial, ainsi que le contraste entre les deux puissances: tandis que la Chine dégage un excédent massif, les Etats-Unis enregistrent un déficit chronique. Ce déséquilibre américain, qui perdure depuis 1976, s’explique en grande partie par le poids des importations des biens de consommation.

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La Chine saisit l’OMC sur les droits de douane imposés par l’administration Trump

Après une première contestation en février, la Chine s’en remet de nouveau à l’Organisation mondiale du commerce. Pékin a déposé mardi une plainte auprès de l’OMC contre les droits de douane imposés par les Etats-Unis sur les produits chinois. Dans un communiqué, le ministère du commerce estime que la Maison-Blanche viole gravement les règles de l’institution.

Toutefois, cette riposte judiciaire n’a aucune chance d’aboutir. Le mécanisme qui doit permettre de régler les différends de manière pacifique au sein de l’OMC est paralysé depuis le premier mandat de Donald Trump.

La poursuite de la guerre commerciale plombe les marchés européens

Les bourses européennes suivent le mouvement à la baisse des indices américains, conséquence de l’offensive douanière de Donald Trump contre le Canada, le Mexique et la Chine. Ce matin, l’Euro Stoxx 50, qui rassemble les grandes entreprises de la zone euro, a baissé de près de 1,6%. En Allemagne, l’indice DAX accuse une baisse de 1,9%. Même tendance du côté de l’indice boursier britannique, le FTSE 100 (-0,42%).

Pékin se dit prêt à riposter «jusqu’au bout»

Si Washington persiste à mener une «guerre des droits de douane, une guerre commerciale ou toute autre forme de conflit, la Chine sera prête à l’accompagner jusqu’au bout», a affirmé mardi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse régulière.

La Chine pourrait intensifier ses mesures de soutien à l’économie

Plus grand événement politique de l’année en Chine, les réunions parlementaires ont débuté mardi à Pékin, avec pour objectif de répondre aux derniers droits de douane de Donald Trump, qui visent une économie chinoise déjà affaiblie.

Des milliers de délégués sont dans la capitale chinoise pour participer aux «Deux Sessions» qui se tiennent en parallèle – celle du parlement proprement dit et celle d’une assemblée consultative. Les «Deux Sessions» donnent l’occasion à Pékin d’afficher sa position face à Washington, qui a défini la Chine comme un rival stratégique.

«Les gens observent comment Xi va réagir face aux incertitudes et à l’imprévisibilité générées par l’administration Trump», estime Chong Ja Ian, professeur à l’Université nationale de Singapour.

Selon des analystes, la pression américaine pourrait inciter Pékin à intensifier ses mesures de soutien à l’économie, déjà observées l’an passé: réduction de taux d’intérêt, allègement de la pression sur la dette des collectivités locales ou encore subventions sur les biens de consommation pour aider les ménages.

Le Mexique a «un plan A, un plan B, un plan C et un plan D»

Dans le viseur de Donald Trump, le Mexique n’a pas encore réagi à l’offensive douanière des Etats-Unis. La présidente Claudia Sheinbaum devrait aborder cette question lors de sa traditionnelle conférence de presse du mardi, indique le New York Times. Avant l’entrée en vigueur des droits de douane, elle affirmait que son pays avait «un plan A, un plan B, un plan C et un plan D».

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum s'exprime lors d'une conférence de presse à Mexico, le 28 février 2025. — © ALFREDO ESTRELLA / AFP

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum s’exprime lors d’une conférence de presse à Mexico, le 28 février 2025. — © ALFREDO ESTRELLA / AFP

Invité à la Maison-Blanche, le géant TSMC annonce une hausse de ses investissements aux Etats-Unis

Le géant taïwanais des semiconducteurs TSMC a annoncé lundi à la Maison-Blanche qu’il allait investir 100 milliards de dollars (à peine moins en francs) aux Etats-Unis, amenant Taipei à exiger que «ses processus de fabrication les plus avancés» restent dans l’île pour ne pas affaiblir sa position face aux menaces d’invasion de la Chine.

«Ils investiront au moins 100 milliards aux Etats-Unis à court terme pour construire des usines à la pointe en matière de production de semiconducteurs», a déclaré Donald Trump, prenant la parole avant le PDG de TSMC, C.C. Wei. Cet investissement permettra «de créer des milliers d’emplois», «très bien payés», a-t-il salué.

C.C. Wei a souligné que son entreprise était déjà en train d’investir 65 milliards pour la construction de trois usines en Arizona. L’investissement total, a-t-il expliqué, s’élèvera désormais à 165 milliards, pour trois autres usines de fabrication et deux sites de conditionnement, toujours en Arizona. Un centre de recherche et développement est également prévu.

Cible des Etats-Unis, la Chine regarde vers l’Europe

Visée par l’offensive commerciale de Donald Trump, la Chine espère améliorer ses relations avec l’Europe, qui subit les effets de la politique décidée à Washington. Lou Qinjian, un porte-parole de l’organe législatif national chinois, estime que son pays et l’Union européenne «peuvent compléter leurs forces respectives et réaliser des bénéfices mutuels dans de nombreux domaines de coopération». Reste à convaincre Bruxelles, qui ne voit guère d’un bon œil la hausse des importations chinoises, notamment sur le marché des voitures électriques.

Porc, poulet, blé, soja… Pékin va imposer des droits de douane à une série de produits américains

La Chine annonce des droits de douane supplémentaires sur une série de produits américains, dont le poulet, le blé, le maïs ou le soja, en riposte à l’entrée en vigueur de nouvelles taxes américaines sur les produits chinois. Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret portant à 20% les droits de douane supplémentaires sur l’ensemble des produits chinois entrant aux Etats-Unis, effectifs dès ce mardi.

En réponse, l’Etat-parti chinois a annoncé mardi des droits de douane supplémentaires de 15% sur le poulet, blé, maïs et coton américains entrant en Chine. D’autres produits américains importés tels que le sorgho, le soja, le porc, le bœuf, les produits de la mer, les fruits, les légumes et les produits laitiers feront l’objet d’une taxe supplémentaire de 10%.

Washington, en agissant unilatéralement, porte atteinte au système commercial multilatéral et fragilise les bases de la coopération économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Les nouvelles taxes entreront en vigueur après le 10 mars 2025. Dans le même temps, Pékin a annoncé l’ajout de quinze entités américaines à la liste de contrôle des exportations. Ces entités «nuisent à la sécurité nationale et aux intérêts de la Chine», précise un communiqué du ministère chinois du Commerce.

Justin Trudeau dévoile le plan de contre-attaque du Canada

Le Canada va mettre en place des droits de douane sur les produits américains dès mardi en représailles à ceux annoncés par Donald Trump. C’est ce qu’a annoncé son premier ministre Justin Trudeau dans une déclarationpubliée en ligne, reproduite en partie ici.

La déclaration canadienne

«Aujourd’hui, après un sursis de 30 jours, l’administration américaine a décidé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les exportations canadiennes et des droits de douane de 10% sur l’énergie canadienne. Que ce soit parfaitement clair: rien ne justifie ces mesures. (…)

Le Canada ne fermera pas les yeux sur cette décision injustifiée. Si les droits de douane des États-Unis entrent en vigueur ce soir, le Canada ripostera à compter de 00h01 demain en mettant en œuvre des droits de douane de 25% sur 155 milliards de dollars de marchandises américaines, comme suit: des droits sur 30 milliards de dollars de marchandises immédiatement, puis des droits sur 125 milliards de dollars de produits américains dans 21 jours. Nos droits de douane resteront en place jusqu’au retrait de la mesure commerciale des États-Unis.

Cependant, dans l’éventualité où les droits de douane des États-Unis restaient en place, nous discutons activement avec les provinces et les territoires pour instaurer plusieurs mesures non tarifaires. Le Canada exhorte l’administration américaine à revenir sur sa décision d’imposer ces droits de douane, mais demeure fermement résolu à défendre son économie, ses emplois et ses travailleurs, en toute équité.

En raison des droits imposés par les États-Unis, les Américains paieront plus cher leur épicerie, leur essence et leurs voitures et pourraient perdre des milliers d’emplois. Ces droits de douane viendront perturber une relation commerciale extrêmement fructueuse, en plus de contrevenir à l’accord commercial négocié par le président Trump lui-même au cours de son dernier mandat.»

Justin Trudeau à Londres, le 2 mars. — © Sean Kilpatrick / keystone-sda.ch

Justin Trudeau à Londres, le 2 mars. — © Sean Kilpatrick / keystone-sda.ch

Les bourses asiatiques chutent aussi

Les Bourses asiatiques chutaient après la confirmation par Donald Trump de l’entrée en vigueur d’ici quelque heures des surtaxes douanières américaines visant le Canada, le Mexique et la Chine, la place de Tokyo lâchant plus de 2% dans un marché volatil. A la Bourse de Tokyo vers 01h30 GMT, l’indice vedette Nikkei reculait de 2,38% à 36.885 points. A Hong Kong, l’indice Hang Seng abandonnait à l’ouverture 1,43% à 22.678,91 points.

Le conservateur Pierre Poilievre accuse les libéraux de ne pas avoir su réagir

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a réagi à l’annonce de Donald Trump sur X en accusant, comme à son habitude, le camp de Justin Trudeau d’avoir failli.

Lire aussi: «MAGA au sirop d’érable» ou «populiste docile»: qui est Pierre Poilievre, le leader des conservateurs au Canada?

Des Canadiens «terrifiés» par des perspectives de licenciements massifs

Installée en face de Détroit, la commune de Windsor est le cœur battant de l’industrie automobile canadienne. Et elle était jusqu’ici en plein essor. Mais cela, c’était avant, avant les menaces douanières du président américain. «Nous sommes tous terrifiés», lâche Joel Soleski, 26 ans, ouvrier pour Stellantis, le géant automobile. Il dit désormais craindre d’être licencié «jusqu’à nouvel ordre.»

Le constructeur est l’un des plus exposés à ces droits de douane, selon un rapport de l’agence Moody’s: 40% de ses voitures vendues aux États-Unis (sous les marques Ram, Fiat, Dodge ou Chrysler) sont fabriquées dans les deux pays frontaliers. Et si Joel Soleski est très inquiet, c’est aussi parce que toute sa vie est ici: «Je viens d’acheter ma première maison», poursuit-il. «Ce sera difficile si ma petite amie doit payer toutes les factures».

Un camion traverse le pont Ambassador entre Windsor (Ontario) et Detroit (Michigan), le 31 janvier 2025. — © GEOFF ROBINS / AFP

Un camion traverse le pont Ambassador entre Windsor (Ontario) et Detroit (Michigan), le 31 janvier 2025. — © GEOFF ROBINS / AFP

Sur le parking de Stellantis lundi, parmi les dizaines de travailleurs qui terminent leur journée de travail, l’angoisse et la colère sont palpables. Ils viennent d’apprendre que le président américain a douché tous leurs espoirs et affirmé que le Canada et le Mexique n’avaient «plus de marge de manœuvre» pour éviter l’entrée en vigueur, dans la nuit de lundi à mardi, des droits de douane de 25% sur leurs produits entrant aux Etats-Unis.

Pourtant à Windsor, depuis des années, on a presque oublié qu’il y avait une frontière, l’économie est profondément intégrée et les pièces automobiles peuvent traverser la frontière jusqu’à six fois avant qu’un véhicule ne soit assemblé.

La Chine prévient qu’elle prendra des «contre-mesures»

La Chine a affirmé mardi qu’elle prendra des «contre-mesures» après que le président américain Donald Trump a annoncé une augmentation des droits de douane sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, a déclaré un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué:

La Chine est fortement mécontente de cette mesure et s’y oppose fermement. Elle prendra des contre-mesures pour protéger ses droits et intérêts.

«Je n’exclus pas que M. Trump change encore une fois d’idée», estime le premier ministre du Québec

Le premier ministre du Québec, François Legault, explique à Radio Canada qu’il s’attend à ce que Donald Trump change encore d’idée concernant l’imposition de tarifs douaniers sur les produits importés du Canada.

Je n’exclus pas que M. Trump change encore une fois d’idée, car ce n’est pas bon pour le Canada, mais ce n’est pas bon non plus pour les Etats-Unis. Mais il y a quand même un risque que ça soit mis en place.

François Legault explique qu’il y a un conseil des ministres spécial qui est prévu demain au Canada au cas où les taxes s’appliquent. Il sera question de mettre en place un programme de liquidités.

Ça sera administré régionalement pour être efficace, pour sauver les entreprises à court terme, car on ne sait pas combien de temps ces tarifs seront en place. (…) S’il y a un message que je veux lancer aujourd’hui: Toutes les entreprises qui ont des projets de développement, venez nous voir chez Investissement Québec! Il faut absolument redessiner l’économie du Québec.

François Legault estime, par ailleurs, que les taxes – s’il devait y en avoir – ne seront pas de 25% «parce qu’il y a des produits dont ils ne peuvent pas se passer comme le pétrole d’Alberta».

La Chambre de commerce du Canada parle de possible récession

Quelles seraient les conséquences de droits de douane sur les produits canadiens? Difficile à ce stade de le savoir tant les choses bougent vite, analyse la presse canadienne, qui relate toutefois d’importantes inquiétudes. «Le seul volet des tarifs généraux de 25% serait suffisant pour plonger l’économie canadienne en récession et freiner considérablement la croissance américaine, a estimé la Chambre de commerce du Canada», rapporte Le Devoir.

Parmi les régions les plus exposées figurent l’Ontario – qui pourrait y perdre 450 000 emplois –, le Québec – 100 000 emplois – et la Colombie-Britannique – 120 000 emplois –, rapporte le média canadien.

Quelles répercussions possibles sur le porte-monnaie des Américains?

Selon les économistes, si les droits de douane sur les produits canadiens entrent bel et bien en vigueur cette nuit, le résultat sera probablement une hausse des prix pour les consommateurs américains. Début février, le Washington Post a analysé les répercussions possibles sur la base des données du commerce international en 2023.

  • Le prix des denrées alimentaires pourrait prendre l’ascenseur. Le Canada est le principal exportateur de céréales, de produits de boulangerie, de produits à base de viande, d’huiles et d’aliments pour animaux aux Etats-Unis.

  • Le secteur de l’automobile est aussi concerné au premier plan. Plus de la moitié des biens classés comme véhicules, pièces et moteurs proviennent du Canada et du Mexique. «Les voitures sont souvent fabriquées entre les États-Unis et leurs voisins les plus proches, et les pièces font des allers-retours à travers la frontière pendant le processus de fabrication», explique le Washington Post.

  • Le pétrole, et donc le prix de l’essence, est aussi un enjeu majeur. Les Etats-Unis ont importé pour 93 milliards de dollars de pétrole brut du Canada l’année dernière.

Les cryptomonnaies prennent l’eau

Les principales cryptomonnaies mondiales ont dévissé lundi, après un bond la veille, prises dans une liquidation brutale des actifs à risque, qui a frappé aussi Wall Street.

Vers 22h GMT, le bitcoin, devise numérique dont la capitalisation est, de loin, la plus importante au monde, reculait de 9,47%, à 85.321,69 dollars l’unité. L’ether, son dauphin, était traité encore beaucoup plus sèchement, abandonnant plus de 15%. D’autres cryptomonnaies majeures comme le XRP, le Cardano ou le Solana lâchaient même près de 20%. «Aujourd’hui, on vend tout», a résumé Adam Button, de ForexLive. «On réduit son exposition au risque.»

Le coup d’envoi a été donné par la confirmation, par Donald Trump, de la mise en place mardi de droits de douane de 25% sur l’ensemble des produits importés par les Etats-Unis en provenance du Mexique et du Canada.

Wall Street chute après les nouvelles annonces de Trump sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en forte baisse aujourd’hui, minée par les dernières annonces de Donald Trump sur l’entrée en vigueur de surtaxes visant le Canada, le Mexique et la Chine.

Le Dow Jones a reculé de 1,48%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,64% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 1,76%, sa plus grosse perte depuis décembre.

La place américaine était déjà orientée à la baisse en début de journée, après la publication d’un indice de production industrielle montrant des inquiétudes grandissantes vis-à-vis des prix et de la demande. Les industries américaines sont en train d’affronter “le premier choc opérationnel” résultant de la mise en place de nouvelles taxes sur les importations, selon cette enquête de la fédération professionnelle ISM. Mais les principaux indices boursiers américains ont surtout chuté en fin de séance, après une conférence de presse de Donald Trump.

Catpure d'écran sur le site du média Les Affaires.

Catpure d’écran sur le site du média Les Affaires.

Le Mexique peaufine son plan B

Le Mexique a des plans de secours si Donald Trump taxe à 25% ses exportations à partir de mardi, réagit la présidente Claudia Sheinbaum à quelques heures de l’exécution des menaces du président américain. «Quelle que soit la décision, nous avons un plan», a déclaré la présidente de gauche nationaliste lors de son habituelle conférence de presse matinale.

Il y a une communication permanente avec les différentes zones, tant pour la sécurité que pour le commerce, et nous allons attendre de voir ce qui se passe. Il faut avoir du calme, de la sérénité et de la patience.

La présidente a souligné que son gouvernement avait pris les mesures «nécessaires», mais que l’application des droits de douane américains était une décision «qui dépend du gouvernement des États-Unis». «Quelle que soit cette décision, nous prendrons aussi nos décisions», a-t-elle déclaré.

Des taxes sur les produits chinois

Le ministère mexicain de l’Économie a par ailleurs annoncé lundi une série de mesures contre l’importation de produits en provenance de Chine, alors que des responsables américains et canadiens ont accusé le Mexique d’être la porte d’entrée de produits chinois dans la région.

Il a ainsi dit avoir lancé une enquête anti-dumping concernant l’importation d’acier laminé depuis la Chine et le Vietnam, indiquant que ces produits pourraient avoir porté préjudice à la production nationale. Le gouvernement mexicain a également imposé une taxe sur les importations de caoutchouc thermoplastique en provenance de Chine, un matériau élastique utilisé, par exemple, dans les joints de portes et de fenêtres des automobiles. Il compte enfin passer en revue les droits de douane sur les importations de fil à souder chinois.

Lire aussi: Le Mexique en opération séduction face à Donald Trump

«Plus de marge de manoeuvre» pour éviter les droits de douane, assure Donald Trump

Le président américain Donald Trump estime, lundi à la Maison-Blanche, que le Canada et le Mexique ne disposent «plus de marge de manoeuvre» pour éviter les droits de douane qui doivent entrer en vigueur dans la nuit de lundi à mardi.

Il n’y a plus de marge de manoeuvre pour le Mexique et le Canada. Les droits de douane sont un fait. Ils entreront en vigueur demain.

© Samuel Corum / POOL / keystone-sda.ch

© Samuel Corum / POOL / keystone-sda.ch

Des droits de douane sur les produits agricoles dès le 2 avril

Donald Trump a annoncé lundi qu’il comptait imposer des droits de douane sur les produits agricoles entrant aux Etats-Unis à compter du 2 avril, visant une nouvelle catégorie de produits après la sylviculture, l’acier et l’aluminium. Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, le républicain a invité «les grands agriculteurs des Etats-Unis» à se préparer à «produire beaucoup plus de produits agricoles pour les vendre à l’intérieur des Etats-Unis. Des produits importés seront taxés le 2 avril».

Retrouvez notre suivi des événements du mois dernier

Le suivi en continu du mois dernier, lorsque Donald Trump a relancé sa guerre commerciale, est à retrouver ici.

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