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Sasha Divià, les rêveries d’un photographe solitaire

Sasha Divià a passé son enfance à attraper des criquets dans les champs et la forêt vaudoise. Il en a retiré un certain goût de la solitude, et aussi, un puissant sentiment de liberté qui l’accompagne encore dans ses séances photographiques. Dans la forêt du quartier de Gilamont, ou aux Pléiades, sur les hauteurs de Vevey où il vit désormais, elles lui permettent de renouer avec ces plaisirs sereins. «Je suis à l’aise lorsque je fais des photos parmi les arbres. Je n’ai pas peur d’être dérangé», raconte-t-il avec douceur. Il lui est arrivé pendant des prises de vues de tomber nez à nez avec une biche, bien plus rarement avec des promeneurs.

S’il ne s’intéresse pas au style visuel de la photographie naturaliste en tant que telle, puisqu’il travaille principalement à partir de mises en scène, Sasha Divià est sensible aux processus et aux valeurs qu’elle met en jeu. «J’essaie d’être aussi silencieux que possible dans mes déplacements. Et j’applique dans mon travail l’attente, la patience, le respect, la dimension méditative que l’on retrouve chez les naturalistes. Cela me permet aussi de relativiser la réussite, ou l’échec d’une séance», confie-t-il.

© Sasha Divià

© Sasha Divià

Dans ses séries récentes, il se met en scène dans des postures entre le sauvage et l’humain. Comment devenir un buisson? Comment se métamorphoser en arbre? La dimension humoristique des images constitue une porte d’entrée universelle pour aborder la question – grave s’il en est – de nos relations avec le monde naturel. Ici, il porte un masque bricolé à partir d’une botte de carottes, là, on voit des membres sans corps enserrer un tronc. Dans d’autres images, il est vêtu d’une «ghillie», une tenue de camouflage, qui lui confère une allure burlesque. Ces scènes incongrues ont quelque chose de surréaliste, mais distillent aussi une forme d’inquiétude. Elles nous parlent des zones périphériques, de l’urbanisation qui grignote des territoires sauvages, et des animaux qui peinent à s’adapter aux changements radicaux que nous apportons à leur environnement. Son engagement associatif le pousse d’ores et déjà à chercher à améliorer les conditions de vie de la faune autour de chez lui. Pour la suite, il confie qu’il aimerait, pourquoi pas, travailler directement au sein d’une réserve naturelle. Et dans tous les cas, «apprendre et s’investir davantage».

Lire aussi: Laurence Kubski, du verre de l’objectif à celui des aquariums

© Sasha Divià

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© Sasha Divià

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