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Rénovation énergétique : près de 120 ans pour amortir les travaux

L’Insee vient de publier la première étude évaluant l’impact des travaux d’isolation thermique réalisés dans les maisons individuelles sur la consommation réelle d’électricité et de gaz, à partir de données issues des compteurs communicants (Linky, Gazpar) d’un échantillon d’un million de ménages.

Le moins que l’on puisse dire est que la baisse de la consommation d’énergie résultant des travaux est modeste : -5,4% pour les logements chauffés à l’électricité et -8,9% pour ceux chauffés au gaz. Pour les logements ayant une consommation énergétique élevée avant travaux, les gains sont plus importants : 9,2% de consommation en moins pour l’électricité et 16,6% pour le gaz.

En tout cas, on est loin des promesses des professionnels du secteur : les économies réalisées ne représentent que 36% des gains estimés pour l’électricité et 47% pour le gaz.

Les ménages ayant réalisé les travaux économisent, en moyenne, 114 € par an s’ils se chauffent à l’électricité et 91 € s’ils se chauffent au gaz.

L’Insee indique dans son étude qu’il n’est « pas possible de mettre directement en regard cette économie avec le coût des travaux pour l’ensemble des logements rénovés, car cette information n’est pas disponible pour ceux ayant bénéficié du certificat d’économie d’énergie (CEE). Elle l’est en revanche pour les ménages ayant bénéficié du dispositif MaPrimeRénov’ (MPR). Dans ce cadre, les ménages chauffés à l’électricité ont réalisé, en moyenne, 14 300 € de travaux d’isolation pour économiser, en moyenne toujours, 120 € par an. Comme l’écrivent les auteurs de l’étude, « Cela signifie que l’investissement nécessaire pour la réalisation des travaux n’est rentabilisé financièrement qu’à très long terme ». C’est-à-dire un peu plus de 119 ans. Pour les ménages chauffés au gaz, le coût moyen de l’isolation a été de

13 700 € et le gain annuel moyen sur la facture est estimé à 150 €. Les travaux sont donc amortis au bout de 91 ans et quelques mois.

Dans ces conditions, est-il pertinent de subventionner des travaux d’isolation thermique, qui pourraient coûter, comme nous l’avons récemment indiqué, 169 milliards d’euros (Md€) aux contribuables ?

La réponse à cette question est, bien évidemment, « non ». Car, comme l’IREF l’a montré, il serait plus raisonnable de laisser le rythme naturel d’amélioration du parc venir à bout des passoires énergétiques, notamment en libérant du foncier pour permettre davantage de constructions. Cela ne coûterait pas un centime aux contribuables.

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