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«Partir m’a permis de me trouver»: le voyage, ce culte de la performance de soi

«Partir m’a permis de me trouver»: le voyage, ce culte de la performance de soi

CHRONIQUE. Dans ce premier épisode, on s’interroge sur les buts avoués ou non de nos périples. Bien souvent, on parcourt le monde pour s’élever soi-même mais aussi pour en tirer des bénéfices socialement, sourit notre chroniqueuse – qui en toute honnêteté plaide coupable

Lorsque j’ai eu 20 ans, je suis partie réaliser un tour du monde en solo backpack parce que j’avais l’ambition de «me trouver». Un peu à l’image de ce que j’avais vu sur les réseaux sociaux, quand des internautes viennent de vivre une peine de cœur, un échec professionnel, un deuil ou tout simplement quand ils sont perdus et ne savent que faire à la place – comme moi. «C’est la tentation de la vita nova, écrit Lucie Azema, journaliste voyageuse, dans Nous avons besoin d’un ailleurs qui n’existe pas (Allary Editions, 2024). Idéaliser un lieu, même le temps d’une seconde, tout projeter sur lui, imaginer et recommencer sa vie.»

Biberonnée aux récits de pérégrinations promouvant la liberté infinie, la prise de confiance en soi et le bien-être, un sac à dos Décathlon de 50 litres vissé sur le dos, je ne savais pas si ma quête aboutirait. Tout ce dont j’étais persuadée, c’était que j’avais besoin de changer d’air. Alors, après avoir pris une année de césure et mis des pépettes de côté pour préparer mon projet, je me suis envolée pour Bogota. Allais-je rester deux semaines, deux mois ou deux ans en Colombie? Je n’en avais aucune idée, il fallait juste que je me prouve que j’étais capable de le faire, et de me débrouiller seule.

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