Organisation mondiale du commerce: quo vadis?
Engluée dans les blocages depuis l’échec du Cycle de Doha, l’OMC est désormais confrontée à un autre défi: le protectionnisme et l’unilatéralisme de l’administration de Donald Trump. Certains analystes croient en une relance de l’institution sans Washington
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Les temps changent. A l’heure où l’Organisation mondiale du commerce vit des moments difficiles face à la politique erratique des droits de douane menée par l’administration Trump, sa survie et donc son avenir sont en jeu. Les inquiétudes au sujet de cette organisation internationale, créée le 1er janvier 1995 à Genève dans le sillage du GATT, ne datent pas du début du second mandat du président républicain. Lancé en 2001, le Cycle de négociations de Doha, portant notamment sur l’accès aux marchés des produits agricoles, a été un cuisant échec. Depuis, l’OMC a certes fait de mini-avancées, notamment en matière de subventions à la pêche, mais elle est à la peine. Les plus pessimistes augurent même sa mort prochaine.
Paradoxe de l’Histoire: cette institution genevoise installée dans l’historique Centre William-Rappard, qui abrita à ses débuts l’Organisation internationale du travail, était au cœur des critiques acerbes des altermondialistes. Les manifestations de Seattle et de Genève en 1999 appelaient à son abolition. Même le parlement cantonal genevois s’était solidarisé avec le mouvement, acceptant de publier, en décembre 1999, «un appel aux citoyens du monde» dans The Guardian, The Seattle Times et Le Monde par lequel il exprimait son opposition à toute tentative de renforcement de l’organisation. La Suisse avait dû faire des pieds et des mains pour s’assurer que l’organisation reste au bout du Léman. En 2009, après une âpre bataille, les Genevois avaient confortablement approuvé l’extension des bâtiments de l’OMC. Aujourd’hui, même les opposants les plus radicaux semblent dire que l’OMC, c’est mieux que la loi du plus fort prônée par Donald Trump.
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