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La compositrice russe non-conformiste Sofia Gubaïdulina est morte à 93 ans

La compositrice russe Sofia Gubaïdulina est décédée jeudi à l’âge de 93 ans «à son domicile près de Hambourg», en Allemagne, où elle vivait depuis l’éclatement de l’Union soviétique en 1991, a annoncé son éditeur Boosey & Hawkes, rendant hommage à une «grande dame de la musique contemporaine».

Sofia Gubaïdulina, qui vivait dans le nord de l’Allemagne depuis 1992, était notamment membre de l’Académie des arts de Berlin et de l’Académie royale suédoise de musique, rappelle Boosey & Hawkes.

Censure soviétique

Compositrice russe non-conformiste, Sofia Gubaïdulina a été l’un des talents les plus singuliers de la création musicale de son temps, ses oeuvres alliant diverses traditions.

Autrice d’oeuvres symphoniques et chorales, de concertos pour divers instruments et de quatuors à cordes, elle était restée dans l’ombre pendant de nombreuses années avant de s’imposer comme l’une des voix les plus douées de la scène musicale internationale.

Lire aussi: Disques. Sofia Gubaïdulina, le cosmos émerveillé

Ayant bravé la censure soviétique et repoussé les limites du réalisme socialiste imposé par le régime, la compositrice a partagé sa vie entre son URSS natale où elle gagnait sa vie à créer des musiques de films et l’Allemagne, où elle est partie pour se consacrer à la recherche musicale.

Inscrite sur la liste noire des auteurs «décadents»

Née en 1931 au Tatarstan, une république russe situé sur les bords de la Volga, Sofia Gubaïdulina était la fille d’un ingénieur géodésique et d’une institutrice, au sein d’une famille mixte russo-tatare. Petite-fille d’un mollah, elle se fera baptiser au sein de l’Eglise orthodoxe en 1970, aux dépens de l’athéisme prôné par le système soviétique, mais les sons rituels musulmane joueront un rôle crucial dans ses futures oeuvres.

Reçue au sein de l’Union des compositeurs soviétique, la compositrice a d’abord gagné sa vie en composant des musiques de films, signant une vingtaine de titres.

Jugée idéologiquement «peu fiable», elle est inscrite en 1979 sur la liste noire des auteurs «décadents» de l’Union des compositeurs soviétiques. Elle y figure avec six autres musiciens dont l’oeuvre est interdite en URSS et qui n’ont pas le droit de publier leurs partitions.

Ce n’est qu’après l’éclatement de l’URSS fin 1991 qu’elle s’installera en Allemagne, avec son mari de l’époque, un théoricien de la musique russe qui l’aidera dans sa recherche, dans une maison près de Hambourg où elle passera le reste de sa vie.

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