L’Etat de Vaud est accusé d’avoir modifié un rapport externe sur la surpopulation carcérale
Face au problème vaudois de surpopulation carcérale, Vassilis Venizelos, ministre chargé de la Sécurité, avait commandé deux rapports pour trouver des pistes de solution. Avant de promettre un plan d’action en février dernier sur la base des éléments rendus.
L’un d’eux, confié à l’expert Benjamin Brägger, aurait néanmoins fait l’objet de modifications de la part du département responsable des prisons, selon les Juristes progressistes vaudois (JPV). Une révélation dont les journaux de Tamedia se font l’écho. L’administration «aurait coupé des éléments essentiels», affirme Clémence Demay, coprésidente des JPV, qui accuse l’Etat de vouloir «étouffer le débat».
Comme Le Temps le rapportait en février, Benjamin Bräger décrivait Vaud comme un champion national des peines privatives de liberté (19,6% du total). Le canton prononce un quart des peines de prison sans sursis prononcées en lien avec des stupéfiants, 15% des internements et 13% des condamnations à perpétuité du pays.
Pour autant, les JPV estiment que certaines appréciations ont été retoquées du document final, comme le fait que «l’application stricte et rigoureuse du droit par les autorités pénales (ndlr: le Ministère public et les tribunaux vaudois)» est en partie responsable de la situation, ou que Benjamin Brägger se demande si la politique vaudoise «permet de lutter efficacement contre la criminalité qui est en hausse depuis 2021». Des éléments tronqués mis en évidence après que l’association a fait valoir son droit à l’information en 2024 – et obtenu les documents après un premier refus, précise 24heures.
Sollicité, le conseiller d’État Vassilis Venizelos rejette les critiques, expliquant que le premier rapport était une version «intermédiaire» soumise à l’ensemble des partenaires pour que l’auteur consolide son travail, sans modification pour autant des conclusions: «Les recommandations restent inchangées.»