Les tourbières, solution méconnue en faveur du climat
Protégées depuis 1987 en Suisse, ces zones humides restent fortement menacées partout dans le monde. Elles constituent pourtant le plus grand puits de carbone terrestre et une réserve de biodiversité unique
Il aime s’y promener, humer son parfum bien particulier, terreux et humide, y admirer des espèces rares de libellules et de papillons. Edward Mitchell, spécialiste de la biodiversité des sols à l’Université de Neuchâtel, ne se lasse pas du paysage très particulier de la réserve naturelle des tourbières des Ponts-de-Martel. «On se croirait en Laponie ou au Canada, s’émeut-il en admirant le paysage qu’il étudie. La tourbière, qui s’accumule en général d’un mètre en mille ans, est aussi un livre à ciel ouvert, car elle raconte l’histoire de la terre.»
Sur ce sol boueux où poussent des touffes végétales éparses, mousses, sphaignes, mais aussi joncs ou bouleaux, toute une faune trouve un précieux refuge: araignées, grenouilles, lézards, petits mammifères et oiseaux y sont légion. Les tourbières, zones humides – parfois gelées – dans lesquelles la matière organique s’est accumulée au cours du temps, fonctionnent comme des éponges, absorbant l’eau l’hiver, avant de la libérer l’été pour hydrater les sols.
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