«Les Filles désir», tous les les garçons et les filles de Marseille
Pas de plans généraux pour situer l’action, pas vraiment de scènes qui nous présentent les personnages: c’est l’immersion immédiate dans un quartier quelconque du nord de Marseille, un été autour d’un centre aéré animé par un groupe de vingtenaires, tous du coin. L’accent est sur le collectif, comme l’a été toute la conception des Filles désir, film né d’un atelier avec des jeunes qui a débouché sur quatre années de travail autour de la réalisatrice Prïncia Car. A l’arrivée, une première œuvre sélectionnée à la Quinzaine des cinéastes de Cannes, mais sur laquelle la critique internationale ne s’est pas ruée. Alors, pur produit local ou film qui peut toucher plus loin?
Au départ, on craint le pire. Quel intérêt à suivre cette petite bande aux amusements et aux embrouilles semblables à tant d’autres? Parmi les moniteurs se détachent bientôt Omar, le chef responsable et respecté, et Yasmine, sa petite amie plus jeune. Mais surtout, débarque un jour Carmen, une fille du quartier qui avait disparu pendant des années. La plus jolie, celle qui semblait promise à Omar et sur laquelle ont circulé les pires rumeurs. D’ailleurs, elle ne s’en cache guère, elle a dû se prostituer pour s’en sortir. Mais là, elle veut repartir de zéro, sur de meilleures bases…