Le recrutement des tâcherons de l’IA passe aussi par les universités suisses
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«Bonjour, je suis tombé sur votre profil LinkedIn et j’ai été impressionné par vos compétences, qui semblent correspondre parfaitement au travail que nous effectuons chez Outlier.» Voici le type de messages que reçoivent de nombreux étudiants suisses. Cahier des charges: relecture de prompts et autres tâches d’annotation de données pour des intelligences artificielles. Sur le papier, ces missions proposées ont de quoi séduire: jusqu’à 45 dollars de l’heure, activité à domicile et paiements hebdomadaires via un compte PayPal.
Derrière les grands modèles de langage (LLM) se cache un vaste écosystème de travailleurs de l’ombre. Ces petites mains sont indispensables pour entraîner les systèmes d’intelligence artificielle, en raffinant, triant et labellisant des jeux de données toujours plus massifs. Si la grande majorité de ces tâches est effectuée dans des pays du Sud global, pour des rémunérations dérisoires, la Suisse n’échappe pas au phénomène: ici aussi, certains contribuent à l’amélioration de ces logiciels.