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La mort de Maradona, un procès aux airs de telenovela

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Diego Armando Maradona est décédé d’une crise cardiorespiratoire sur un lit médicalisé d’une résidence privée où il était en convalescence après une neurochirurgie pour un hématome à la tête. Après l’infirmier de nuit qui avait «reçu ordre de ne pas le réveiller», c’est l’infirmière de jour qui l’a découvert sans vie en fin de matinée. L’icône argentine et légende du football, au corps usé par les excès, souffrait de pathologies multiples: des problèmes rénaux et au foie, une insuffisance cardiaque, une détérioration neurologique et une dépendance à l’alcool et aux psychotropes.

Le patient aux œufs d’or

Doivent comparaître le neurochirurgien Leopoldo Luque (un homonyme d’un célèbre joueur champion du monde en 1978), la psychiatre Agustina Cosachov, le psychologue Carlos Diaz, la coordinatrice médicale Nancy Forlini, le coordinateur infirmier Mariano Perroni, le médecin clinicien Pedro Pablo Di Spagna, l’infirmier Ricardo Almiron. L’infirmière Dahiana Gisela Madrid a obtenu d’être jugée séparément du procès principal, et par un jury populaire, ce qui devrait intervenir en juillet. Depuis le début, elle dit n’avoir fait que suivre les directives des médecins.

Le neurochirurgien Leopoldo Luque est l’un des sept accusés du procès qui débute le 11 mars à San Isidro, Buenos Aires. — © EMILIANO LASALVIA / AFP

Le neurochirurgien Leopoldo Luque est l’un des sept accusés du procès qui débute le 11 mars à San Isidro, Buenos Aires. — © EMILIANO LASALVIA / AFP

Les accusés déclinent toute responsabilité dans la mort de la star. Pour la plupart, ils se retranchent derrière leur spécialité, ou leur tâche. «Chacun des accusés, par la place qu’il occupait spécifiquement dans la configuration globale […] a exercé la co-maîtrise des faits», a estimé pour sa part le juge Orlando Diaz, chargé de l’instruction. Une expertise médicale faite en 2021 suggérait que le traitement prodigué à Maradona avait été «inadéquat, déficient et imprudent», conduisant à une «période d’agonie prolongée» de plusieurs heures. Pour le parquet, le personnel médical serait responsable d’une «hospitalisation à domicile totalement déficiente et imprudente», et aurait commis une «série d’improvisations, de fautes de gestion et de manquements».

Un culte qui s’organise

Du côté de la famille de Maradona, on évoque des messages audio et écrits qui filtrèrent au début de l’enquête, selon lesquels «il est apparu clairement qu’ils [l’équipe médicale] savaient que si Diego continuait ainsi, il mourrait», a rappelé Mario Baudry, avocat de Diego Maradona Junior, le fils né hors mariage que la star a tardivement reconnu en 2016. «Ce qu’ils disent dans les audios et messages, c’est d’essayer de s’assurer que les filles de Diego ne l’emmènent pas, car si elles l’emmenaient, ils perdaient leur argent», a-t-il accusé.

La mort de Maradona avait plongé l’Argentine dans une infinie tristesse, trois jours de deuil national, et des scènes d’inconsolable vénération par des dizaines de milliers de fans lors de la veillée funèbre au palais présidentiel. Il est, depuis, l’objet d’un culte qui perdure à tel point que sa sépulture devrait bientôt être déplacée d’un cimetière privé, à 35 km de Buenos Aires, à un mausolée en plein cœur de la capitale, dans le quartier touristique de Puerto Madero. Baptisé «Memorial M10», il sera conçu pour «placer notre père près de l’amour des gens, et exaucer le vœu de tous ceux qui veulent lui apporter une fleur», ont expliqué ses filles. Le site, qui pourra accueillir un million de visiteurs par an, sera gratuit pour les Argentins.

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