Le mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant ont été aspergés de peinture verte à Paris
Des jets de peinture verte ont été constatés sur la synagogue des Tournelles, celle d’Agoudas Hakehilos, sur le Mémorial de la Shoah, ainsi que sur la façade du restaurant «Chez Marianne», dans le célèbre quartier du Marais.
Aucun message, ni revendication n’ont été découverts à ce stade. Au pied de la façade de «Chez Marianne», une institution du quartier ouverte depuis 1976, un pot de peinture entamé a été retrouvé. Les faits ont été constatés par des policiers lors de leurs patrouilles dans la nuit de vendredi à samedi, vers 05h15. La lecture des images de la caméra de vidéosurveillance du Mémorial a montré une personne vêtue de noir taguer vers 04h30.
«Immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive», a écrit le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans un message posté sur le réseau social X. «Je condamne avec la plus grande force ces intimidations, l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre ville et dans notre République (…) Nous porterons plainte», a réagi de son côté la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Explosion d’actes antisémites depuis le 7 octobre 2023
Dans un télégramme adressé aux préfets vendredi et consulté par l’AFP, Bruno Retailleau avait demandé un renforcement des mesures de sécurisation de la communauté juive à l’occasion de la fête de Chavouot du dimanche 1er juin au soir au mardi 3 juin au soir.
Il avait expliqué ces mesures par la «persistance des tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient», qui «exige le maintien d’une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations et des lieux à caractère religieux».
Le ministre avait relevé que «les actes antisémites représentant plus de 60% des actes antireligieux, la communauté juive était particulièrement exposée». La France abrite la première communauté juive d’Europe. En 2024, 1570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déploré en janvier un niveau «historique» de ces actes, avec une «explosion» après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, suivi de représailles meurtrières israéliennes à Gaza.
«Certains actes ont été extrêmement violents», soulignait le Crif dans un rapport, en rappelant la tentative d’incendie à la synagogue de La Grande-Motte (sud) en août 2024, l’incendie de la synagogue de Rouen (nord-ouest) en mai 2024 et le viol d’une adolescente juive de 12 ans mi-juin 2024 en banlieue parisienne.