Gisèle Pelicot reprend goût à la vie, rencontre avec “Lolo”, l’homme qui l’a relevée

Par Jason
Mathurin –
Publié le 17 Avr 2025 à
11:30 – Modifié le 17 Avr 2025 à 11:33

Après avoir mené à bien un procès
historique, Gisèle Pelicot peut souffler un peu. Rencontre avec cet
homme qui lui a « sauvé la vie »…

Cette année, Gisèle Pelicot a été élue parmi les 100
personnalités les plus influentes de l’année par le Time Magazine.
Une prouesse qui la place au côté de Léon Marchand, nageur au
succès fulgurant lors des Jeux Olympiques. Pour la septuagénaire,
c’est pour sa résilience et sa ténacité lors du procès qui l’a
opposée à son mari. Mari qui a profité d’elle avec d’autres hommes,
dans le cadre d’une soumission chimique à son insu. Ce
procès a servi d’exemple, puisque
la cinquantaine d’accusée, dont son mari, ont été
condamnés.

Gisèle
Pelicot reprend des couleurs après son procès

Gisèle Pelicot a donc été promue au rang d’icône, pour avoir
fait changer la honte de côté. “Chaque matin,
lorsqu’[elle] arrivait la tête haute au palais de justice
français, elle refusait de se laisser dominer par l’ordre
patriarcal qui a si longtemps assujetti les femmes”, a écrit
la militante Gloria Steinem. Après avoir gagné son procès, la femme
de l’année a décidé de souffler un peu et de se choisir. C’est pour
cette raison qu’elle s’est isolée sur l’île de Ré, au côté
de son nouveau compagnon, Jean-Loup. Mais c’est un tout
autre homme qui lui a permis de se relever et qui lui a, comme elle
le dit, “sauvé la vie”.

Qui est “Lolo”, cet homme qui lui a
“sauvé la vie” ?

Le 5 septembre 2024, lorsqu’elle a fait face à la cour
criminelle du Vaucluse, Gisèle Pelicot avait remercié cet homme qui
lui a été d’un soutien indéfectible. “Avant toute chose,
j’aimerais remercier le lieutenant Perret”, avait-elle dit.
“Lolo, tu es au courant de ce qui vient de se dire
?”, lui a dit l’un de ses collègues, selon le récit
qu’en fait l’INA.
Après les mots de la victime des viols de Mazan, le policier
s’est retrouvé interviewé par tous les journalistes. “Tout le
monde s’est mis à me chercher. On m’a appelé au commissariat, sur
mon téléphone. J’ai reçu énormément de sollicitations. Même
la BBC. Même une chaîne indienne”, raconte-t-il.

Un gardien de la paix, “petit flicard
de base”

“Je suis à six ans de la retraite, j’étais
tranquille”, a dit celui qui a sauvé Gisèle Pelicot.
Sauvé, car c’est lui qui a mis le doigt sur des années de
souffrance et de brouillard. C’est grâce à lui qu’elle a intenté ce
procès contre son époux, qu’elle croyait incapable de faire une
telle chose. “Il a fallu qu’un dossier hors norme
m’arrive, a dit Laurent, le policier salué par madame Pelicot
elle-même. Mais c’est pas mon monde, tout ça”, a-t-il
poursuivi humblement. Promu au rang de Lieutenant, de capitaine ou
de commissaire, il a très vite rétabli la vérité.

“Je ne suis rien de tout ça. Je suis gardien de la paix,
enquêteur de police, un p’tit flicard de base”, a dit Laurent
Perret. Il s’est très vite retrouvé dépassé par l’engouement
médiatique autour de cette affaire. Il ne s’y attendait pas. Le
policier s’est aussi indigné de voir qu’une journaliste avait écrit
un article “truffé d’inventions”, selon ses termes.

Gisèle Pelicot trouve
l’exil sur l’île de Ré

Et toute cette gloire, tous ces projecteurs, ces caméras
braquées sur lui, ce n’est pas pour lui. “C’est trop
pour moi, seule Madame Gisèle doit être dans la
lumière”. Aujourd’hui, c’est dans l’ombre du Phare
des Baleines que Gisèle Pelicot a été aperçue. L’occasion pour elle
de souffler un peu, avec Jean-Loup, 72 ans, ce steward d’Air France
reconverti dans l’immobilier.