Au bout du suspense, l’Angleterre élimine la Suède et rejoint l’Italie en demi-finale
Lors du dernier Euro organisé en Angleterre (2022), l’équipe des Lionesses avait rencontré la Suède en demi-finale. Le rève de trophée s’était sèchement effacé pour les bleu et jaune, boutées hors du tournoi 4 à 0 par des Anglaises galvanisées par leur public – qui s’envolaient vers le titre. Trois ans plus tard, les Suédoises entamaient cette nouvelle rencontre en pleine confiance, après trois victoires en poule. Et dotées d’une évidente envie de revanche. Face à elle, les Anglaises avaient débuté la compétition avec moins de panache, s’inclinant face à la France (2-1) – avant, certes, de mater les Pays-Bas (4-0) puis le Pays de Galles (6-1). Le duel s’annonçait animé. Il sera épique.
Le match s’emballait très vite, dès la deuxième minute, avec l’ouverture du score par Kosovare Asslani, milieu de terrain suédoise des London City Lionesses. Comme tétanisées, les Anglaises manquaient d’encaisser directement le deuxième trois minutes plus tard. Avant, dans une entame de quart de finale au pas de course, que le ballon ne change prestement de camp pour aller frapper la latte des Nordiques, dont les supporters situés juste derrière la cage poussait un audible ouf de soulagement. Les quinze premières minutes du match s’écoulaient à toute vitesse tandis que, déterminées à redresser la barre au plus vite, les Anglaises poussaient de toutes leurs forces. En en oubliant de défendre.
Sur une longue course en avant de Stina Blackstenius, la Suède accroissait son avantage dès la 25e minute avec un missile à bout portant hors de portée de Hanna Hampton, la taulière britannique. A l’approche de la mi-temps, le virage suédois du Letzigrund battait des mains à tout rompre alors que le reste du stade, en majorité peuplé d’Anglais, affichait un flegme amer. Celui-ci se teintât presque d’horreur sur une ultime action suédoise qui manquait de transformer ce qui était un début de match catastrophique en véritable cauchemar pour les sujettes de sa majesté (Charles III, fils d’Elisabeth). Celles de Charles XVI Gustave (le souverain suédois), elles, rentraient à la pause avec le sourire.
L’Albion bouge encore
Au retour du banc, les discours de motivation de Sarina Wiegman, batave coach des Anglaises, ne montrait aucun signe d’efficacité. Sur une nouvelle erreur défensive, la gardienne des lionnes galvaudait un dégagement contre une attaquante anglaise à quelques mètres de sa ligne. Sans conséquence sur le score, mais pas forcément sur le mental de l’équipe, dont l’entame de la deuxième partie de match ne rassurait pas sur les capacité à remonter la pente. Durant plus d’une demi-heures, les Anglaises poussaient mais butaient sur le geste final. Et, à onze minutes de la fin du temps règlementaire, les jeux semblaient faits.
Tel un rayon de lumière innondant les marbres de la chapelle d’Henri VII en la cathédrale de Westminster, la lumière surgît cependant enfin pour l’Albion. Qui retourna le match en deux minutes. Sur un long centre dévié de la tête par Lucy Bronze (79e), pour commencer. Puis, douchant le bonheur des Suédoises d’une glaciale pluie britannique, par Michelle Agyemang, qui inscrit le 2-2 quelques actions plus tard (81e). Pour propulser les deux équipes en prolongations. Dans une atmosphère de plus en plus rugueuse entre des joueuses montrant quelques signes de fatigue, le score ne bougeait pas durant les quinze premières minutes. Ni durant les quinze suivantes, tandis que 22397 spectateurs étaient annoncés au micro du stade. Ils n’échapperaient pas aux «pénos».
La dure loi des penaltys
Commença une session de tirs au but hallucinante. L’Angleterre inscrit le premier et arrête le deuxième. Les supporters anglais imaginent que c’est fait. Mais la gardienne suédoise dévie également le tir suivant. La Suède envoie un missile dans la lucarne et repasse devant… mais les bleu et jaune envoient leur penalty suivant sur le poteau. 1 but partout. La tension est à son comble. Et la gardienne suédoise arrête à nouveau un penalty! Puis son équipe inscrit le suivant. L’Angleterre n’a plus le choix, elle doit marquer. Et elle marque. La gardienne suédoise s’avance alors. Si elle rentre son tir, c’est gagné. La gloire est au bout de sa chaussure… mais elle tire au-dessus. Après 5 tirs de chaque côté, c’est 2-2. Débute la phase dite de la «mort subite» L’Angleterre rate son tir.. mais la Suède aussi. Puis l’Angleterre marque. Et la Suède pas. La revanche sera pour une autre fois.