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En Argentine, de violents heurts sèment le trouble lors d’une marche pour la défense des retraités

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Un journaliste gravement touché

Le blessé grave est un journaliste identifié comme Pablo Grillo, touché par un projectile alors qu’il prenait des photos, comme le montre une vidéo relayée sur les réseaux sociaux. Son père, Fabian Grillo, a pointé du doigt le président Javier Milei et la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, les accusant d’«envoyer tuer» et de mettre «en danger» la vie de son fils, dans une vidéo diffusée dans la presse locale.

Une autre vidéo, montrant un policier poussant et frappant une femme âgée qui tombe au sol, la tête en sang, a également été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Mercredi soir, des concerts de casseroles en différents points de la capitale argentine avaient pris le relais des affrontements et des personnes bloquaient des rues en entonnant des chants hostiles à Javier Milei et sa ministre de la Sécurité.

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Manifestation hebdomadaire contre la politique de Javier Milei

Depuis des années, chaque mercredi à Buenos Aires voit une mobilisation de retraités, parfois quelques dizaines, parfois des centaines ou plus, pour protester contre la dégradation de leur pouvoir d’achat de longue date, en particulier une chute brutale aux premiers mois de la présidence de l’ultralibéral Javier Milei.

Des officiers de gendarmerie affrontent des manifestants, à Buenos Aires, le 12 mars 2025. — © EMILIANO LASALVIA / AFP

Des officiers de gendarmerie affrontent des manifestants, à Buenos Aires, le 12 mars 2025. — © EMILIANO LASALVIA / AFP

Ces derniers jours, des appels se sont multipliés sur les réseaux sociaux entre supporters de clubs de football du pays, dont les grands River Plate, Boca Juniors, Racing, Independiente, pour se joindre aux retraités. A la fois pour appuyer leurs revendications, et protester contre la dureté de la police lors des mercredis précédents.

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Des heurts, relativement brefs, avaient fait quelques blessés légers, et entraîné des interpellations, quand la police avait fait usage de gaz lacrymogènes. Quelques syndicats et organisations de gauche radicale étaient également présents mercredi, comme souvent au côté des retraités. «Je suis venu parce que ce n’est pas possible qu’ils frappent des retraités, mon père est à la retraite, il a 83 ans et il touche la pension minimum, il n’a plus accès aux médicaments!», s’indignait à l’AFP Martin Mansilla, chauffeur de taxi de 33 ans vêtu du maillot rouge d’Independiente.

«Je crois que le peuple est en train de se réveiller»

«S’ils touchent aux vieux, quel bordel se prépare!» ou «Milei, ordure, tu es la dictature!», chantaient des groupes de supporters dans des rues menant au parlement. Le porte-parole présidentiel avait par avance décrié la mobilisation comme «rien d’autre qu’une marche de barrabravas (ultras) certainement d’obédience de gauche, kirchnéristes».

La ministre Bullrich avait pour sa part dénoncé «une marche déstabilisatrice», et mis en garde les manifestants face à d’éventuels troubles. «Qu’ils ne s’y risquent pas, parce qu’ils vont nous trouver», a-t-elle lancé. Les retraités argentins sont les grands perdants de la première année d’austérité de la présidence Milei, en réalité perdants depuis plusieurs années d’inflation chronique, qui culmina à 211% sur l’année 2023.

Dans les rues de Buenos Aires, le 12 mars. — © Natacha Pisarenko / keystone-sda.ch

Dans les rues de Buenos Aires, le 12 mars. — © Natacha Pisarenko / keystone-sda.ch

Depuis mi-2024, le minimum retraite est indexé mensuellement sur l’inflation – au lieu d’une révision périodique et plus aléatoire auparavant. En mars, ce minimum, que perçoit plus de la moitié des retraités, est ainsi passé à près de 350 000 pesos (328 dollars). Mais surtout, les retraités ont souffert des six premiers mois de la présidence Milei, où un rattrapage des retraites avait été gelé, malgré une dévaluation de 52% fin 2023, et avec une hausse du prix des médicaments en parallèle.

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«Je crois que le peuple est en train de se réveiller, après tant de choses que fait ce gouvernement bâtard», déclarait à l’AFP, un peu à l’écart des lacrymogènes, Cristina Delgado, 85 ans, qui perçoit le minimum retraite et se dit indignée par la réponse policière. «J’ai vécu quatre dictatures, mais là, c’est pire, parce que c’est en démocratie».

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