C’est en 2011 que le dossier d’une femme guadeloupéenne apparaît sur le bureau des chercheurs de l’Etablissement français du sang (EFS). Les analyses sanguines de la patiente sont étranges. Elle ne peut recevoir aucune transfusion: impossible de trouver un donneur compatible. La patiente fait partie des 700 000 Français à avoir un groupe sanguin rare, mais le sien n’est pas encore connu. Son dossier passe en haut de la pile en 2017. La patiente doit subir une intervention chirurgicale et son médecin cherche du sang en cas d’hémorragie.
Après des années de recherches, et une intervention réussie malgré l’absence de don de sang, ce n’est qu’en juin 2025 que l’affaire est élucidée. La particularité de cette dame est due à une mutation sur un gène appelé «PIGZ». Cette modification de son génome lui a fait perdre un antigène que nous possédons presque tous à la surface de nos globules rouges. Il a été nommé Gwada en référence au surnom donné à l’île de la Guadeloupe. En l’absence de cet antigène, le groupe sanguin de cette femme a donc été appelé «Gwada négatif».
