«Concentrer» tous les Gazaouis sur les ruines de Rafah? L’armée israélienne trouve cette perspective trop chère

Comment appelle-t-on un camp où sont «concentrées» contre leur volonté des dizaines, voire des centaines, de milliers de personnes? Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, nomme cela une «cité humanitaire». L’armée israélienne contrôlerait tous les accès de ce camp, expliquait le ministre il y a quelques jours, qui serait dressé sur les ruines de ce que fut auparavant la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l’Egypte. «Une cité humanitaire»? Plutôt un «camp de concentration», en venait à dire dimanche l’ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert. «Si [les Palestiniens] vont être déportés dans cette «cité humanitaire», alors vous pouvez dire qu’il s’agit d’une composante d’un nettoyage ethnique», insistait l’ancien responsable israélien dans une interview au journal britannique The Guardian.

Le chef de la Défense, Israël Katz – un proche du premier ministre Benyamin Netanyahou qui occupait auparavant le poste de ministre des Affaires étrangères –, a explicité ses vues devant les médias israéliens. Il s’agirait bien de «concentrer», dans un premier temps, quelque 600 000 Palestiniens, avant d’y acheminer l’ensemble des deux millions de Gazaouis. Une fois à l’intérieur, ils ne seraient plus autorisés à en sortir, si ce n’est pour être conduits à l’étranger. Israël Katz présentait, de fait, ce projet comme transitoire, puisque «le plan d’émigration va arriver», complétait-il.