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comment Staline a été victime de la terreur qu’il avait instaurée

Staline est-il mort ou vif ? Dans la nuit du samedi 28 février au dimanche 1er mars 1953, la réponse était très incertaine. Après un dîner bien arrosé achevé au petit matin dans la datcha de Kountsevo, son cercle rapproché – les Beria, Malenkov et autre Molotov – quitte le maître de l’URSS « assez ivre » et « d’excellente humeur ».

Les mots sont de Nikita Khrouchtchev lui-même, souvenirs enregistrés sur bande magnétique à la fin des années 1960, dont la remarquable série documentaire de France Culture fait entendre des extraits inédits à la radio.

Le lendemain, pas de nouvelles de « Koba », comme l’appellent ses intimes. Au moment où les hommes de la Tcheka le retrouvent gisant sur le sol, marinant dans son urine, tous craignent de le réveiller en si fâcheuse posture. Un mot de travers suffit pour vous envoyer au goulag ou au poteau. Quand ils arrivent, le soir venu, ses proches collaborateurs ont toutes les peines du monde à trouver un médecin, le prétendu « complot des blouses blanches » ayant déclenché quelque temps auparavant une vague d’arrestations dans la profession.

Un souvenir toujours vivace en Russie

Avant que le diagnostic d’un AVC ne tombe, il se sera passé douze heures. Staline meurt cinq jours plus tard, le 5 mars. « C’est un moment très révélateur du système qu’il avait créé, analyse l’historien Oleg Khlevniuk. Et finalement, ce système s’est retourné contre lui. »

C’est ce régime de terreur né de la paranoïa et de la violence instaurées par Staline que décortique Marie Chartron dans son passionnant documentaire. Elle entreprend aussi de raconter comment Iossif Vissarionovitch Djougachvili, jeune poète géorgien, est devenu Joseph Staline, implacable dictateur soviétique.

Comment il a façonné son image au point de surveiller toute reproduction de son portrait à travers le bloc communiste. « Un portrait de Staline mort et vif », résume Marie Chartron qui rappelle combien son souvenir reste vivace en Russie, où, après avoir déboulonné les statues à son effigie, le régime de Poutine en érige de nouvelles…

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