Béatrice Uria-Monzon, diva «Assoluta», est décédée

Pour des générations de chanteuses, Béatrice Uria-Monzon était un modèle. Non seulement pour son intelligence vocale mais aussi pour sa liberté. Discrète dans les médias, elle ne s’est jamais laissé emprisonner dans une tessiture ou un rôle, même si elle a marqué celui de Carmen durant des années. La mezzo soprano s’est éteinte ce samedi 19 juillet à l’âge de 61 ans des suites d’une longue maladie.
Née en 1963 à Agen dans le Lot-et-Garonne, la petite Beatrice Uria-Monzon baigne dans une double culture, avec d’un côté son père, l’artiste peintre espagnol Antonio Uria-Monzon, et de l’autre sa mère française. C’est dans la chorale de Roland Fornerod qu’elle découvre le chant en parallèle à des études d’Histoire de l’art à l’université de Bordeaux. Au Conservatoire national de musique, dans cette même métropole de la Nouvelle-Aquitaine, l’opéra entre définitivement dans sa vie. Le baryton Lionel Sarrazin, qui partagera par sa vie par la suite, devient son professeur. Béatrice Uria-Monzon débute en 1989 avec le rôle Chérubin dans les Nozze di Figaro de Mozart à l’Opéra national de Lorraine, avant de devenir une inoubliable Carmen dont elle possédait non seulement la tessiture mais aussi la beauté ténébreuse.