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Avec Skunk Anansie, Macklemore et Simple Minds, le Paléo 2025 démarre gentiment mais sûrement

Qu’ont en commun une rockeuse britannique née en 1967 à Londres et un rappeur américain né à Seattle en 1983? En plus d’avoir été les deux premiers artistes à se produire sur la Grande scène du Paléo Festival 2025, ils ont chacun à leur manière évoqué la tragique situation humanitaire au Moyen-Orient. Chanteuse du groupe Skunk Anansie, Skin l’a fait avec force ironie, saluant la manière dont les humains sont à tel point portés sur l’amour, la tolérance entre les cultures et l’entraide qu’ils arrivent à empêcher les génocides. Saluant la douzaine de drapeaux palestiniens flottants dans le public, Macklemore a, lui, été plus direct, scandant «Free Palestine» avant d’interpréter Hind’s Hall, un titre sorti il y a un peu plus d’une année et appelant à un cessez-le-feu, et encore hélas toujours d’actualité.

En 1995, en pleine vague britpop, Skunk Anansie publiait Paranoid & Sunburnt et imposait un rock lourd tendance hardcore. Le groupe se séparait six ans plus tard, avant de se reformer en 2009. Il vient de publier son septième album, The Painful Truth, comme l’a rappelé Skin. Mais sans surprise, ce ne sont pas les trois extraits de ce nouvel effort que le groupe a offert à la plaine de l’Asse qui auront déridé un public encore sage de la fin de journée, mais plutôt ceux des tout débuts, Weak, I Can Dream, Hedonism (Just Because You Feel Good) et Twisted (Everyday Hurts). Ce n’était peut-être pas là le meilleur choix pour inaugurer la Grande scène 2025, tant la musique des Anglais est plus soluble dans la nuit.

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Mais c’est alors que Skin décidait de prendre les devants et de descendre dans la fosse, pour fendre la foule puis se faire porter par les fans des premiers rangs. Sympa, très Paléo compatible, mais pas de quoi transcender un concert carré… Et en même temps assez plat.

Un premier vrai moment de communion

Macklemore, ce rappeur issu de l’underground devenu star en duo avec le producteur Ryan Lewis, a 90 minutes plus tard offert à la Grande scène son premier vrai moment de communion de la semaine. L’Américain, on le sait, a du charisme et le sens du show. Accompagné par un DJ, un percussionniste, une trompettiste, un saxophoniste, une choriste et deux danseuses, il interprète forcément quelques tubes enregistrés avec Ryan Lewis, dont ce Thrift Shop qui en 2012 a atteint des sommets en termes de streams et de vues sur YouTube.

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D’autres titres fédérateurs suivront, These Days, Glorious et Can’t Hold Us, mais ceux-ci étant plus pop et soutenus par des bandes en partie pré-enregistrées, ce n’est pas là que Macklemore se montrera le plus convaincant. On préfère ses morceaux plus rap, à l’image de Hind’s Hall, où son flow évoquant parfois celui d’Eminem est d’une efficacité redoutable. Il dit qu’il adore la saison des festivals et les bonnes vibrations qu’il ressent, souligne l’importance d’être soi-même et d’écouter son cœur, invite quatre spectateurs et spectatrices à venir se livrer à une battle de danse. Il parle beaucoup entre les morceaux, parfois un peu trop, on aurait préféré qu’il laisse la place à plus de sons.

Simple Minds, de belles mélodies et un peu de mollesse

C’est un Jim Kerr tout aussi généreux et heureux de se retrouver face à une marée de mains levées qu’on retrouvait ensuite sur la scène Véga. En cette première soirée du Paléo, son groupe faisait office de madeleine. Mais en 2025, que reste-t-il de Simple Minds, formé à la fin des années 1970 à Glasgow, et qui s’est glissé au début des années 1980 dans la mouvance new-wave pour en proposer une déclinaison très pop? Quelques belles mélodies, une sorte d’énergie nonchalante chez Jim Kerr, qui est avec le guitariste Charlie Burchill le seul membre d’origine, mais aussi une certaine mollesse dans l’interprétation.

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Les hymnes défilent – Waterfront en ouverture, puis Love Song, Let There Be Love, Someone Somewhere in Summertime et le bel instrumental Theme for Great Cities – mais tout cela reste trop lisse, trop poli. Parfois, on croirait voir un groupe de reprises appliqué. Viendra ensuite un beau moment avec une longue version de Belfast Child en partie chantée a capella par un Jim Kerr qui a gardé une voix capable de belles nuances. Puis, en fin de concert le tube parmi les tubes, Don’t You (Forget About Me), étiré à l’infini afin de faire chanter la foule, à tel point qu’on est content lorsque cela s’arrête. Que retenir des toutes premières têtes d’affiche du Paléo? Une réelle envie de convivialité, à défaut de grands moments musicaux.

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