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Au Collège de France à Paris, l’écrivain et comédien Wajdi Mouawad offre une extraordinaire leçon d’amour

Le bonheur d’être de nouveau écolier. Avec, sous le bras, son cartable, sa plume Pelikan à cartouches violettes et son bloc-notes. C’est que le professeur s’appelle Wajdi Mouawad et qu’il a écrit parmi les pièces les plus fortes de notre époque, des tragédies à même les plaies des peuples, des textes où s’écrivent les fractures de nos exils, où les piétinés remontent des fosses communes pour réclamer un visage. L’auteur d’origine libanaise, qui dirige à Paris le Théâtre de la Colline depuis 2015 – il en quittera la direction l’année prochaine –, est de ceux dont les œuvres – Incendies, Tous des oiseaux, Racine carrée du verbe être – donnent le goût de l’épopée théâtrale, aux jeunes en particulier.

C’est parce qu’il est naturellement vaste que l’historien Patrick Boucheron l’a invité à officier au Collège de France, dans le cadre de la chaire «L’invention de l’Europe par les langues et les cultures». Chaque mardi, l’artiste joue sa partition à guichets fermés dans ce panthéon des intelligences françaises où l’helléniste Jacqueline de Romilly, le philosophe Michel Foucault, le sémiologue Roland Barthes, entre autres, ont distribué leurs lumières. Le 6 février, il ouvrait son cycle avec une conférence intitulée «L’ombre en soi qui écrit». L’amphithéâtre Marguerite de Navarre était plein comme un œuf d’autruche. Dans la salle, les anciennes ministres de la Culture Rima Abdul Malak, Roselyne Bachelot, Aurélie Filippetti, des sommités de la science, des artistes, des chenus, des échevelés, des assoiffés surtout.

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