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A l’Arsenic et à la Grange-Unil à Lausanne, de jeunes interprètes phénoménaux renouvellent l’art du solo

Le tremblé si beau du solo. Cette éthique du «je», «je» qui est soi et plus que soi, «je» qui est un toit, une ruche aux mille et une alvéoles. Ces jours à Lausanne, de jeunes artistes sortis des écoles il y a peu s’exposent, à la Grange-UNIL et à l’Arsenic. Ils jouent quelque chose de leur vie et se présentent au monde. Il en va ainsi du comédien franco-suisse Ismaël Attia, diplômé de la Manufacture, avec son A nous deux, et du danseur Auguste de Boursetty qui a suivi la filière danse de cette même Manufacture, après s’être formé aux arts visuels à Strasbourg. On les a vus le même soir et on a été bluffé.

Une chaise sur une scène vaste comme le pont d’un bateau naufragé. Ismaël Attia vient de pousser la porte de la salle, il entre du côté du gradin, jean et t-shirt blanc, ébouriffé d’être là, à la Grange-UNIL, d’être bientôt cet intempérant. Il vous regarde de biais, éberlué, bras ballants: «Bon… voilà… C’est moi, je vais m’asseoir.» Il meuble un vide, dont on comprendra plus tard le poids. Il s’assied, croque une banane qu’il n’a pas pelée, s’amuse de cet usage qu’il paraît inventer à l’instant. Dans un moment, il s’avancera vers vous et avouera: «Je ne sais plus quoi dire…»

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