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Fumée noire au Vatican, le premier vote du conclave n’a pas désigné de nouveau pape

En images: En images – Le Vatican retient son souffle alors que le conclave s’ouvre

Ce premier tour permettant de jauger les forces en présence, il était peu probable que la majorité des deux tiers, c’est-à-dire 89 voix, soit déjà atteinte. Les cardinaux se retrouveront donc jeudi pour une deuxième journée de conclave à huis clos, avec deux tours de scrutin le matin et deux l’après-midi.

Plus de deux semaines après la mort de Jorge Bergoglio, les 133 cardinaux électeurs venant de 70 pays – un record – avaient ouvert dans la journée ce processus au cérémonial très codifié et suivi avec attention par 1,4 milliard de catholiques dans le monde. Peu après 16h les prélats vêtus de rouge et blanc se sont retrouvés pour une prière commune dans la chapelle Pauline avant de se rendre en lente procession dans la chapelle Sixtine voisine.

La chapelle Sixtine, ou le conclave dans un musée

La plupart du temps, la chapelle Sixtine ne connaît qu’un flux incessant de touristes, jusqu’à 20 000 personnes par jour. Le surtourisme sévit aussi au Vatican. Après chaque décès (ou démission) de pape, elle change complètement d’ambiance, accueillant le très solennel collège des cardinaux qui s’y fait enfermer à clé (cum clave – «conclave»), pour élire un nouveau souverain pontife.

Au XVe, siècle, le pape Sixte IV lance le projet d’un nouvel édifice, qui prendra son nom, pour notamment accueillir le conclave. Le projet est ambitieux, fortifié et, à l’intérieur, va bénéficier des talents des plus grands artistes de l’époque qui vont en réaliser les fresques. Durant plusieurs décennies et sous les règnes de plusieurs autres papes, les Botticelli, Rosselli, Ghirlandaio et, le plus connu, Michel-Ange, vont faire de la chapelle Sixtine l’un des joyaux du Vatican, devenu mondialement célèbre.

Entourés et surplombés de ces chefs-d’œuvre de la Renaissance, dont le célèbre Jugement dernier, les cardinaux sont installés par rangées se faisant face dans la longueur de la prestigieuse bâtisse. De longues tables, un faux plancher, deux poêles – l’un datant de 1939 pour brûler les bulletins de vote, l’autre de 2005 pour les fumigènes noirs ou blanc – et les tubes de la cheminée où sont gravées les dates des précédents scrutins, et d’où sort la fumée tant attendue et visible depuis la place Saint-Pierre, sont aménagés. C’est le seul moyen de communication accepté avec l’extérieur.

La main posée à plat sur une page de l’Evangile, ils se sont alors engagés en latin («je promets, je m’oblige et je jure») à garder le secret sur ce conclave, sous peine d’excommunication. «Extra omnes!» («tous dehors!»), a ensuite lancé le maître des célébrations liturgiques pontificales, pour faire sortir les personnes non autorisées à participer à cette réunion à l’isolement drastique: aucun téléphone portable n’est autorisé.

A 17h45, les portes se sont refermées sur les «princes de l’Eglise» et le secret de leur choix, face à la fresque majestueuse du Jugement dernier de Michel-Ange.

Un intérêt massif

Le monde a depuis les yeux rivés sur la cheminée qui libérera, à la fin de chaque session, sa fumée annonciatrice: noire en l’absence de choix, et blanche si le pape est élu.

Couvert par quelque 5000 journalistes, ce conclave suscite un intérêt massif dans le monde, bien au-delà des sphères religieuses, comme en témoignent les millions d’euros de paris sur l’identité du prochain pape, le succès des jeux en ligne ou les records du film «Conclave», sorti en 2024.

La sécurité a été renforcée aux abords de la place Saint-Pierre dont le nombre de points d’accès a été limité, et des fouilles des sacs organisées par la police.

«Nous avons su que le conclave commençait aujourd’hui et nous sommes venues. (…) Ce serait merveilleux de voir la fumée, peu importe si elle n’est pas blanche!», a affirmé à l’AFP Gabriella Sanz Balsells, une Argentine de 48 ans. Dans un parc à proximité du Vatican, des militantes catholiques ont elles agité des fumigènes roses pour demander à ce que les femmes puissent être ordonnées prêtres.

Lire aussi: A Rome, la guerre des tailleurs du pape

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