Prestations familiales : des dépenses en forte hausse pour des résultats incertains

Selon une étude du 21 juillet 2025 d’Eurostat, en 2022, les pays membres de l’Union européenne ont consacré en moyenne 830 euros par habitant aux prestations familiales. Cela représente une hausse de 46,7 % en dix ans, puisque ce montant s’élevait à 566 euros en 2012. En France, cette dépense est supérieure à la moyenne européenne, avec environ 850 euros par habitant. En comparaison, l’Allemagne affiche un effort budgétaire bien plus important, atteignant environ 1 900 euros par habitant, ce qui en fait le troisième pays le plus généreux de l’Union européenne en la matière.
L’INSEE définit les prestations familiales de la manière suivante : « les prestations familiales sont des prestations sociales dont l’objet est d’apporter aux familles une aide compensant partiellement les dépenses engagées pour la subsistance et l’éducation des enfants ».
Pourtant, cette ambition se heurte à une réalité plus complexe. Toujours selon Eurostat, un quart des enfants européens (25 %) étaient menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2022, un taux qui n’a pratiquement pas évolué depuis 2012. Et bien que les Pays-Bas, Chypre et le Portugal soient les trois pays consacrant la plus faible part de leurs dépenses sociales aux prestations familiales en Europe (4,6 % pour Chypre, 4,7 % pour les Pays-Bas et 5,3 % pour le Portugal), le niveau de menace de pauvreté infantile y demeure largement inférieur à la moyenne européenne (environ 17 % pour Chypre, 8 % pour les Pays-Bas et 21 % pour le Portugal).
En France, la proportion d’enfants menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale est plus élevée que la moyenne de l’Union européenne, atteignant environ 28 %, contre environ 24 % en Allemagne. Quant aux familles monoparentales françaises, qui représentent aujourd’hui 25 % des foyers, elles sont particulièrement vulnérables : selon l’Observatoire des inégalités, le taux de pauvreté des familles monoparentales est passé de 17,3 % à 19,2 % entre 1996 et 2022. De plus, selon l’INSEE, le niveau de vie des familles monoparentales est 29 % plus faible que la moyenne française, « en dépit des prestations familiales spécifiques qui leur sont attribuées » (citation INSEE).
Autre objectif traditionnel des prestations familiales : soutenir la natalité. Force est de constater que, là aussi, en France, l’objectif n’est pas atteint. En mai 2025, la France a franchi un seuil historique : selon une étude de François Geerolf, basée sur des chiffres de l’INSEE, le nombre de décès a dépassé celui des naissances pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus précisément, sur 12 mois, le nombre de décès est de 651 200 en France, contre un nombre de naissances de 650 400.
Alors qu’Emmanuel Macron évoquait récemment un « réarmement démographique », il faut se rendre à l’évidence : malgré leur coût croissant pour les finances publiques, les ^prestations sociales ne remplissent que partiellement leur promesse sociale et n’encouragent guère la natalité. Encore un exemple qui montre que l’État-nounou pro-égalitariste n’est pas une solution pour sortir les gens de la pauvreté. L’IREF propose depuis des années un recentrage des prestations pour une meilleure efficacité.