Rachida Dati fustige les magistrats avant son procès pour corruption avec Carlos Ghosn

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Rachida Dati, ministre de la
Culture, attaque violemment les juges après son renvoi en procès
pour corruption. Elle dénonce une atteinte à sa probité et
maintient son innocence face aux accusations.
Dans un climat politique déjà tendu, un nouveau procès pour
corruption ébranle le gouvernement français. Rachida Dati, figure
médiatique et ministre de la Culture, est renvoyée devant le
tribunal aux côtés de l”ex-fugitif Carlos Ghosn. Accusée d’avoir
perçu 900 000 euros de Renault-Nissan sans contrepartie réelle
durant son mandat européen, elle riposte avec une virulence
inédite. Ses cibles ? Les magistrats qu’elle juge partialement
acharnés contre elle. Entre défense agressive et ambitions
parisiennes compromises, ce scandale judiciaire promet
des révélations explosives sur les coulisses du pouvoir.
Rachida Dati contre-attaque
« On ne touchera pas à ma probité ! » tonne Rachida
Dati, furieuse après la décision des juges d’instruction. La
ministre de la Culture rejette catégoriquement les accusations de
corruption passive et de trafic d’influence, qualifiant la
procédure de « problème avec la justice ». Selon elle, les
magistrats instrumentalisent l’affaire pour entraver sa carrière
politique, notamment sa candidature tant attendue à la mairie de
Paris en 2026. Ses avocats, Olivier Baratelli et Olivier Pardo,
annoncent un appel immédiat, dénonçant un calendrier judiciaire
suspect à quelques mois des élections municipales. Cette offensive
verbale révèle une stratégie claire : transformer le prétoire en
tribune politique.
Corruption
présumée, les racines d’un scandale tenace
Au cœur de la tempête judiciaire, un contrat trouble liant
Rachida Dati à Carlos Ghosn. Entre 2010 et 2012, la ministre aurait
perçu près d’un million d’euros d’une filiale néerlandaise de
Renault-Nissan. Officiellement, ces fonds rémunéraient des conseils
juridiques. Mais les enquêteurs estiment qu’ils masquaient en
réalité des activités de lobbying illégal au Parlement européen.
Une pratique interdite pour tout élu en exercice. Les juges
soulignent l’absence de « travail concret » fourni par
Dati, soulignant l’incompatibilité de ces paiements avec son
statut. Cette opacité financière nourrit les soupçons d’un échange
de faveurs orchestré par Ghosn, alors patron tout-puissant de
l’alliance automobile.
Un procès à deux visages
Carlos Ghosn, réfugié au Liban depuis son évasion rocambolesque
du Japon en 2019, reste introuvable malgré son renvoi concomitant
en procès. Inculpé pour « abus de pouvoir », «
corruption active » et « trafic d’influence »,
l’ex-dirigeant automobile nie toute faute. Mais son extradition
semble compromise : Beyrouth refuse traditionnellement de livrer
ses ressortissants. Ce scénario complique singulièrement la tenue
du procès, prévu théoriquement après les municipales de 2026. Pour
Rachida Dati, cette absence pourrait affaiblir l’accusation… ou au
contraire, la focaliser sur elle seule. Un coup de théâtre
judiciaire qui ajoute au feuilleton politico-médiatique.
Alors que l’Élysée affirme « prendre acte » sans exiger
sa démission, Rachida Dati campe sur ses positions. Elle conserve
son portefeuille ministériel, comptant sur la présomption
d’innocence comme bouclier. Mais chaque jour fragilise un peu plus
son image. Entre les
perquisitions sur ses bijoux non déclarés et les critiques de
l’opposition dénonçant un « mauvais signal », la pression
monte. La prochaine audience, fixée au 29 septembre, décidera du
calendrier du procès. Un rendez-vous crucial où la ministre devra
passer des déclarations incendiaires aux preuves tangibles. Dans
cette guerre d’influence, la justice a désormais le dernier
mot.